13 novembre 2006

La première fois que mes parents viennent en vacances chez moi…

…avec mes frères. Ce qui fait 5 personnes dans une cinquantaine de mètres carrés. Donc pire que le Loft, mais sans caméras.
C’est donc au terme de 19h et de 1530 km de voyage que ma ptite Tribu s’est retrouvée chez mes cousins, a Wroclaw, sur le coup de 21h samedi 28. Plutôt contente d’arriver. Le coffre plein de petits cadeaux pour moi. Evidemment, on s’est tous précipités les uns sur les autres, dans un élan de grand câlin familial. Et puis comme il faisait pas chaud, on est rentrés à l’intérieur pour se réchauffer auprès du feu de cheminée, et s’attabler autour de petits gâteaux qui attendaient impatiemment qu’on les mange. Une fois attablés, on a discuté du voyage et de plein d’autres choses stupides en français et anglais, tandis que j’essayais de traduire pour Maciek en polonais, qui ne parle pas ces deux idiomes. Et puis bon, la fatigue se faisant sentir, on a appelé un taxi pour aller se coucher dans ma tanière, dûment briquée pour l’occasion. Les mômes dans le taxi, et les parents avec Maciek dans sa voiture. Juste histoire qu’ils aient un aperçu de ce que c’est que la conduite et le code de la route polonais.
Une fois les bagages rapatriés et jonchant le sol de mon appartement, j’ai ouvert comme une gamine devant les cadeaux au pied du sapin de Noël, les paquets qui m’étaient destinés, et qui contenaient, entre autres : de l’eau de Javel en pastilles (afin d’assouvir mes penchants maniaco-psycho-rigides de javelliser tout ce qui me passe a portée de main), un assortiment de fromage français (dont du roquefort, yes !), des CD, des bouquins…et la super oeuvre de Flora, dont je mettrai bientot les photos en ligne.
A la suite de quoi on a déplié les lits de camp et gonflé le matelas pneumatique, histoire de récupérer avec une bonne nuit de sommeil. Dormir à 5 dans mon salon de 25 m2, avec les ronflements des uns, les respirateurs des autres… jpeux vous dire que ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé ! Mais bon, le marchand de sable a bien dû passer à un moment, et c’est le lendemain dimanche que nous nous sommes tous réveillés. Un peu la tête dans le cul quand même. Et pas des masses de courage pour partir a l’assaut de la ville. Fort heureusement, le temps, qui virait sérieusement vers l’orage option tempête de vent, nous a fourni un super prétexte pour rester affalés sur nos couchettes. On a donc rapatrié les vivres dans le salon, et mis en route l’ordinateur pour se matter tranquillement le début de la saison 1 de Newport Beach. Certes, avec du recul, c’est vrai que mon salon, ce dimanche matin, ressemblait tout à fait à l’image que l’on peut avoir d’un camp de réfugiés kosovars en transition. Et c’est resté ainsi jusqu’à ce que, la nuit tombant (c’est-à-dire vers 17h), nous nous décidâmes de nous laver et revêtir des vêtements adéquats pour sortir manger en ville (bah oui, chuis pô équipée pour que l’on mange a 5 à table, déjà, j’ai pas de table de salon assez grande !). Le choix s’est vite porté sur un resto grec, autant à cause de la carte qui semblait alléchante, que du blizzard sibérien qui nous rabattait les oreilles et qui nous poussait à ne pas s’éterniser dehors à la quête d’un autre resto. Et donc voilà, c’est ainsi que s’est déroulée la 1ère journée des vacances de ma famille chez moi.
Bon, dès le lendemain, il m’a fallu retourner au boulot, mon lit de camp a donc été installé dans mon couloir, histoire de pas réveiller la Tribu le lendemain matin. Et je leur ai ainsi confié les clés de ma maison tandis que je partais vaillamment à l’assaut de la concurrence concernant les consolidations de crédit. A 17h, les parents sont venus me chercher à la sortie du boulot, me donnant le sentiment de retourner en enfance, à la fameuse « heure des Mamans » en maternelle. Sauf que de mémoire, je n’ai jamais eu le privilège d’avoir mes 2 parents venant me chercher à la sortie de l’école maternelle. Mais bon, il n’est jamais trop tard hein. Vu qu’il faisait quand même sacrément frisquet de la nouille, on est vite rentrés au chaud. J’ai préparé à manger (cake feta et tomates confites) et à boire (le fameux cocktail ogorek) pour ma Tribu, en bonne hôtesse qui se respecte. Et on s’est tous affalés devant la suite de Newport Beach (ce qui prouve que cette série est super, si même mes parents sont devenus accros. Ils ont même acheté la saison 2 à leur retour en France !), en sirotant nos cocktails, et en mangeant version pique-nique d’intérieur.
Lendemain matin, idem, moi au boulot, et eux au dodo. Avec pour cette fois la perspective de se retrouver au café de ma cousine Jola à la fin de la journée, les parents y étant conviés dès 16h, et moi ayant pour mission de les y retrouver après le boulot. Je les ai donc retrouvés tous attablés devant des pintes de bière, devisant à qui mieux mieux avec Jola, qui parle français. La famille presque en entier, le clan polonais et le clan français enfin réunis, avec Jola et moi en guise de pont linguistique. Vraiment, je ne sais pas si vous pouvez vous imaginer ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Comme un sentiment d’accomplissement, un petit soleil qui rayonnait a l’intérieur de ma cage thoracique. Comme si on retrouvait un membre de la famille après des années de séparation forcée. Ce qui était le cas pour mon père, qui n’avait pas vu sa cousin Jola pendant une bonne trentaine d’années, mais pas vraiment pour nous, puisque cette famille polonaise, nous savions qu’elle existait, sans l’avoir jamais vraiment rencontrée. Je sais que je parais encore plus « midinette » que je ne le suis vraiment en disant cela, mais ce fut un moment exceptionnel. Donc après nous avoir régalé de moult pâtisseries, gâteaux, boissons (le reste de la Tribu avait auparavant eu droit au fameux « mix pierogowy » de ma cousine, une franche réussite qui permet dans une seule assiette de goûter les principales sortes de pierogis polonais. Un délice, vraiment.), il a fallu nous rentrer. Non sans avoir eu une invitation pour le lendemain soir à dîner chez eux, cette fois vraiment avec la famille au grand complet.
Lendemain, jour férié, et premier jour de cohabitation à plein temps. Qui a commencé par une prise de bec entre mâââââles. Ben oui, maintenant que le ptit dernier de la Tribu est pubère, et même sacrément vu la quantité de poils qui ont poussé depuis la dernière fois que je l’ai vu (c’est fou ce que ça change vite à cet âge là, je reste 2 mois sans le voir, et pouf, sans prévenir, il est devenu un presque-jeune homme. J’vous raconte pas le coup de vieux pour la grande sœur…), et ben forcément, ils sont 3 mâles pour 1 seule meute, et le chef actuel officiel a sans cesse besoin de prouver qu’il est inamovible, tandis que les 2 nouveaux mâles cherchent à asseoir leur virilité naissante… Un classique en somme. Ce n’empêche pas de rendre la chose crispante quand les mâles en question sont dans un espace confiné, les tensions rejaillissant alors forcément sur les autres, et notamment sur moi, qui suis particulièrement sensible à ce genre de vibrations. Bref, je ne sentais pas la journée, j’ai donc été contente de laisser la Tribu partir sans moi au cimetière (ah ben oui, la Toussaint, en Pologne, c’est une vraie fête, absolument tout le monde va au cimetière, et pas seulement pour fleurir les tombes de tristes chrysanthèmes, mais pour les orner de nombreuses bougies, ce qui donne alors au lieu un aspect magique…). Enfin seule. Après avoir pioncé sur MON lit, que j’avais gracieusement, pour la bonne cause, laissé à mes parents, j’ai pu me prendre une douche tranquille, la porte de la salle de bain ouverte et la musique à fond, dans MA salle de bain. Rien de mieux pour se détendre. Et j’ai attendu le retour des valeureux guerriers, pour que l’on puisse ensemble nous rendre au dîner.
Le froid et la ballade aidant, le mâle dominant n’était pas particulièrement de meilleure humeur, mais nous avons tout de même rejoint nos taxis (une station de taxis se trouve au pied de mon immeuble … plutôt pratique, j’ai même pas besoin d’appeler !), la fratrie se regroupant dans un super taxi-moumoute (100% synthétique imitation peau de bête). Bref, on se fait accueillir comme d’hab’ les bras ouverts, moult embrassades et toute la panoplie, l’hypocrisie en moins, car vraiment, nous étions HEUREUX d’être ensemble pour ce moment certes éphémère, mais dont nous nous souviendrons tous avec le sourire aux lèvres. La Tribu a profité de la mise en bouche pour offrir les cadeaux au clan polonais : un Bescherelle pour Jola, qui, du fait que je sois là, souhaite se remettre sérieusement au français. Du calva pour Maciek, qui privilégie la prophylaxie par les plantes à la chimie des laboratoires pharmaceutiques. Un super livre sur les plus grands architectes contemporains pour Andrzej, architecte de son état. Une super peluche mouton pour Ola. Et des chocolats français pour l’ensemble de la famille. La vodka, la bière et les mets disposés sur la table aidant, nous avons tous passé un super moment en famille, dans une ambiance polyglotte, nous racontant nos petites anecdotes de jeunesse, et tous ces moments que nous n’avions pas passés ensembles.
Bref, le tout s’est fini relativement tard, et c’est repus à tous points de vue que nous avons regagné nos pénates pour une bonne nuit, observant les premières neiges tomber, comme si le ciel avait voulu saluer ces retrouvailles.
Les deux derniers jours en famille ont été consacrés à la visite de Wroclaw, sous un vent glacial, et une température oscillant entre –5 et – 3°. Au programme : panorama Raclawicka, Nowy Swiat, Ostrow Tumski, Hala Targowa, Rynek, soirée entre « jeunes » dans un bar, achats de charcuterie polonaise…
Nous nous sommes retrouvés pour un dernier verre le vendredi soir au café de Jola, où mes parents en ont profité pour acheter un superbe tableau peint par la sœur de Maciek (c’est une famille d’artiste : il est céramiste, son fils Andrzej architecte, sa fille Ola vient de rentrer aux Beaux-Arts, et ses sœurs sont peintres et sculptrices), qui se trouve quand même au 2e rang des peintres polonais exportant leurs tableaux.
Et le lendemain matin, retour chez Maciek et Jola, a qui la voiture avait été confiée, pour le retour vers la France. Jola avait elle aussi acheté de la charcuterie et des gâteaux, en guise de souvenirs de la Pologne. Mais malgré leurs tentatives de retarder l’heure du départ, il a bien fallu partir. Maciek les a guidés en voiture jusqu’à l’autoroute, et après les dernières embrassades et recommandations, c’est avec un gros pincement au cœur que j’ai vu la Chrysler noire s’éloigner sur l’A4, direction Legnica. Fin de cette semaine de parenthèse. Qui m’aura vraiment fait très plaisir. Même si, la prochaine fois, pour que tout le monde en profite au maximum, ils iront dormir à l’hôtel.
Après tout ça, ça fait bizarre de retrouver son appartement aussi vide. Mais bon, ainsi va la vie. Ce genre de moments n’est pas destiné à alimenter cette nostalgie de « rien ne sera plus jamais comme avant », mais plutôt, à mon sens, de faire le plein d’énergie pour pouvoir mieux continuer par la suite.
Alors j’ai hâte de tous vous retrouver à Pâques, avec en prime les grands-parents, la grand-tante, et peut-être même les cousins français. Yes !

4 commentaires:

Vincent a dit…

C'est bon de revivre ces moments en lisant ton blog, surtout que tu les racontes tellement bien !!!
Et tu peux pas imaginer comment j'étais fier de toi, et content de revoir la famille, et encore tout plein de chose. Je t'aime ma chouchou d'amour, à Paques !!!

Anonyme a dit…

Alors là, j'voudrais pas languedeputer mais quand même (et dans l'ordre) :
> pour le gonflage du matlapneu, le "on" est quelque peu exagéré, car nous ne fûmes que deux à emboucher la valve (oni soit qui mal y pense !)
> T'as oublié celui qui geint en plein milieu de MON sommeil pseudo réparateur
> Pour l'école maternelle, c'est arrivé, et oui, le lundi parfois ... mais pas trés souvent je te l'accorde !!!
> Ils z'ont pas acheté la saison 2, ELLE a acheté !!!! et moi, j'ai acheté OSS 117, na (à propos je te confirme, le gratin Cairote est toujours aussi savoureux, et le soviet éponge plus que jamais)
> L'ogorek, je confirme aussi, est surprenant et excellent, et inversement et réciproquement et lycée de Versailles (à propos vous savez quel est le coquetaïl préféré des inuits ??? : le Husqui Coca ...)
> ET pour finir, je suis d'accord avec Vincent ... et vivement Pâques !
Bisouxxxxxxxxxx

Chachou a dit…

RAAAAAAhh chuis degoutee pour OSS 117 ! A force de me passer la fameuse chanson en boucle, j'ai terriblement envie de le revoir ! Et pour NP, fais pas ton oie blanche : meme si ELLE l'a achete, VOUS TOUS allez le regarder...

Anonyme a dit…

Moi : tout pareil que les autres... et en plus, je t'aime !