28 février 2007

Urgences (mais sans George Clooney)

Décidemment, il m’arrive tout plein d’aventures en ce moment, c’est terrible, genre Superman à côté de moi eh ben il s’emmerde tellement qu’il se fait des tresses aux poils de jambes.
En fait je comprends mieux maintenant les raisons de ma tachycardie : c’est à cause de la palpitantitude de ma vie pardi !

Enfin bref, donc je disais, hier soir j’ai encore vécu un grand moment (soyez pas jaloux).
Nan, c’etait pas les flics, ni des témoins de Jehovah ni rien du tout.

Nan, c’etait tout simplement la MISSION HOPITAL (tatadaaaaaaaaaaaaaaaam !).

Ouais, paske quand la Ptite Rainette me dit « on va à l’hôpital ! », d’un ton qui n’admet aucune remarque, je réponds « Jawoll Herr Komandant » et j’obéis. Chuis une fille sage moi, faut pas croire.
Et donc hier, après une looooooooooongue journée de travail, nous voici partis, vers 19h, vers la permanence d’hosto la plus proche de chez moi. Le temps qu’on y arrive, il s’était mis à tomber une sorte de grêle/neige qui augurait bien des choses, comme un signe du Ciel et du Grand Scénariste tout là haut qui aurait voulu nous dire : « tiens, il tombe de la merde. » « De la merde, en cette saison ? Ce serait pas plutot de la pluie ? » (cherchez pas à comprendre, j’crois que ya que mes frères qui sont aptes à saisir la référence culturelle).

Bref, on rentre, personne. J’me dis (chuis naïve...) « cool, ya personne, ça va aller vite ! ». La Rainette me traine au guichet approprié, on attend que la madame finisse son truc, il lui explique que je me suis fait coincer la main dans la porte du bus (un ptit mensonge à jamais tué personne), et est-ce que c’est possible de voir un médecin ?
Bah oui mais non, pour l’orthopédie c’est fermé pour aujourd’hui, et faut aller au guichet d’à côté pour prendre RDV pour demain.
Soit.
Guichet d’à côté, re-explication. Etonnement : « QUOI ? Vous êtes francaise ? » (les 3 infirmières s’étaient rapprochées pour m’observer sous toutes les coutures, sur le coup j’ai eu peur qu’elles me lancent des cacahuètes !). Elles me demandent ma carte d’assurance européenne, je leur tends.
« Ah ben oui mais mademoiselle, avec ça pas besoin de prendre RDV, vous devez vous rendre a l’hôpital à telle adresse, voila, ce sera gratuit. »

Bien, donc nous voila repartis. En sortant, je me fais aborder par une ptite vieille qui commence à me parler. Elle me dit que j’ai l’air préoccupé, et qu’elle a quelque chose pour alléger le poids de la vie (j’aurais préféré qu’elle me file un truc pour alléger mon poids tout court) et lui redonner un sens, un truc dans ce genre.
Naaaaaaaaaaaaaaaaan, c’était pas de la coke ni de l’ecsta (encore que j’ai eu peur que ça soit ça quand elle a commence à fouiller dans son sac). Encore mieux.

Je vous le donne en mille : un bouquin d’explication de la Bible, de la chrétienté, un genre de manuel « Vivons mieux grâce à Dieu » à la con, plein d’images bibliques, de références aux évangiles ou la madame a souligné tout plein de passages bien soigneusement à la règle. Lourd en plus le bouquin.

Donc ça pourra toujours me servir en cas d’auto-défense (vous vous rappelez la pub pour la raclette portable, avec la grand-mère qui se fait voler le sac paske le voleur qu’est un peu con pense que c’est bêtement un sac alors qu’en fait c’est un appareil à raclette que ya dedans, genre moi j’me ballade toujours avec ce genre de truc sur moi en cas de fringale soudaine c’est ben pratique... bref il essaie de lui chourrave le sac, et la vieille lui assène un vilain coup dans la gueule qui assomme le djeunz –y sont hargneux les vieux envers la djeunzerie- et repars avec un soupir et un sourire satisfaits).

Sur ce, nous voila repartis en tram. J’apprends à l’apprenti Batracien comment dessiner des petits petons avec ses mains sur la buée de la vitre (ça ça vaut 3 saucissons secs au Kamoulox). Et pis on arrive, sous la flotte cette fois, et on se dirige vers le nouveau bâtiment indiqué par l’infirmière. Qui finalement, comme par hasard, n’est toujours pas le bon ! On se fait encore indiquer un 3e bâtiment, 10 minutes à pieds, et donc nous revoilà partis.

3e hopital, accueil. Forte odeur de pisse. De nouveaux renseignements. Et –ô joie !- c’est toujours pas le bon service. Mais au moins, c’est le bon bâtiment. Donc on ressort, on cherche l’aile qui abrite le service orthopédique, et après quelques hésitations, on trouve.

Bien sûr, alors que tous les autres services par lesquels nous sommes passés jusque là étaient vides, celui-ci est relativement encombré. En désespoir de cause, on s’affale sur des bancs, et on attend. Ca fait deja 1h et quelques que nous avons quitté l’appartement.

Mais on s’est pas fait chier une seconde en fait ! Paske moi, chuis une fille bizarre : une fois atteint un certain degré de fatigue, je deviens hyper drôle, et hyper réceptive à toute drôlerie, ce qui n’est pas rien quand on sait qu’à l’état normal chuis déjà bon public, et que j’ai un rire plutôt communicatif.
Donc en gros, je me suis tapée la honte à me fendre la tronche comme un morse auquel on aurait raconté la blague des 21 wapitis, avec tous les autres gens me fixant d’un regard réprobateur/consterné/dubitatif/apeuré (rayer la mention inutile). On a bien déconné avec ma Ptite Rainette, qui grâce à moi aura pour la première fois de sa vie éclusé presque la totalité des services hospitaliers de Wrocław en une soirée, et qui m’a même pas remercié cet ingrat.

Finalement, après consultation, radio, re-consultation, il s’est avéré que j’avais rien de cassé (enfin je le savais deja) et ce pour la modique somme de 35 zl radio comprise (soit moins de 10 euros...)(je pourrais d’ailleurs faire un billet sous forme d’étude comparative analytique des systèmes de santé polonais et francais, leur coût absolu et relatif, mais en fait là j’peux pas, j’ai piscine). Et comme 3h s’étaient passées depuis notre départ, et qu’on était d’humeur à encore rigoler un peu beaucoup passionément, et qu’on avait faim, eh ben j’l’ai invité au resto, où on a gaiement dégusté nos pizzas, et ce malgré les crampes aux abdos et aux zygomatiques.

Et donc voila, c’etait la première radio de ma vie de ma main droite, limite jvais la mettre sous verre. Et ma main est bleue, mais l’hématome commence à se resorber, donc c’est cool.

Et pendant une soirée, j’ai vraiment tout oublié, je me suis fait plaisir, et putain ça fait du bien. Je suis rentrée beaucoup plus apaisée à la maison, et comme se tordre de rire comme des marsouins ça fatigue, ben on s’est couchés relativement tôt, et j’crois qu’on a du discuté à peine 10 minutes avant de s’affaler comme des phoques dans les bras de Morphee. Groumpf.

C’est agréable parfois d’avoir à nouveau 10 ans ...

27 février 2007

Quand les bleus attirent les Bleus…

Ma vie est décidemment palpitante. Hier il m’est arrivé un vrai truc de ouf, la vérité si je mens.
J’étais avec la Ptite Rainette chez moi, on attendait la Grenouille, et on écoutait de la musique. Un peu fort. Un morceau d’éléctro qui déchire sa maman. Rainette me dit : « T’as pas peur que les voisins viennent gueuler ?”
Moi : « J’attends qu’ils arrivent » (genre la grosse téméraire)
Au même moment, une alarme sonne dans la rue. Genre très fort. On se poste au balcon pour voir d’où que ça vient, et pis bon on trouve pas, rien se passe, et y fait pas chaud dehors donc on se rentre. Pendant qu’il fait la vaisselle (j’abuse de l’excuse « oui mais j’ai mal a la main... ») je surveille par la fenêtre. Et pis à un moment, je vois une fourgonnette de flics. Mais personne dedans, pas l’ombre d’un flic à l’horizon. Je fais remarquer goguenarde à la Rainette que ya les flics, mais qu’apparemment c’est que de la déco, et je me marre.
Et là, soudain, brutalement, sans prévenir, on sonne à la porte.
Je regarde par le judas, pensant y apercevoir mon chéri.

Eh ben en fait non.
Je vous le donne en mille : LES FLICS !
Bon alors j’ouvre, bonsoir toussa. Ils me demandent si je sais pourquoi ils sont là. Candidement je réponds que non, et leur donne mes papiers d’identité.
Et là, ils commencent à m’expliquer. Que la musique est trop forte, à cause des basses la voisine du dessous peut pas dormir, et donc elle a appelé la police.

Comme mon Papa me l’a appris, je fais profil bas (de toute manière ils ont raison), je m’ excuse, et demande pourquoi elle (la voisine) ne m’en a pas parlé avant.
« ah ben elle est déjà venue hein, elle a discuté avec le jeune homme là » répond le flic aux yeux bleus en désignant la Rainette.
Je le regarde, lui demande pourquoi il me l’avait pas dit toussa, et je continue à m’excuser pendant que le flic recopie entièrement ma carte d’identité, me demande les prénoms de mes parents, mes mensurations, mon groupe de musique préféré, et pis ils sont entrés et on a pogoté ensemble toute la nuit.

Nan.
En fait après moult excusage de ma part, je leur ai demandé à partir de quelle heure c’était du tapage nocturne, ai promis que je recommencerai plus... Et ils m’ont rendu mon ID, en me disant que la prochaine fois c’était amende voire assignation devant un tribunal (SIC).
Et ils sont partis.
Sachant qu’entre temps, ma Grenouille s’est ramenée, et j’vous raconte pas sa tête quand il a vu les flics chez moi... Et la tete des flics quand ils l’ont vu rentrer, alors que je leur avais dit que j’étais la seule locataire (ben ouais du coup on etait 3, ca fait po crédible...) !
Donc voila, mea culpa, j’ai abusé.
En même temps c’est pervers. Parce que la Rainette, qui se débrouille donc pas mal en électronique, avait bidouillé ma chaine pour augmenter les basses, et avait fabriqué un câble pour la relier à mon ordi afin que je puisse lire mes mp3 avec un bon son. Et « Meet her at the love parade » avec des bonnes basses qui font vibrer le plancher, c’est quand même booooooooooooooooon...
Mais voilà, je reconnais mes torts.
Pour supporter des voisins du dessus assez chelous qui profitent des heures nocturnes pour faire des choses bizarres, on sait pas trop quoi, c’est entre la dispute et la course à pied, (avec Rainette on a toujours pas reussi à determiner) je reconnais que ça tape sur les nerfs. Et le matin, « lui » fait des sortes de vocalises/exercices phonétiques bizarres. Donc bon, je comprends que ça agace, et je recommencerai plus apres 22h, promis.
Mais du coup la Rainette s’est bien foutu de ma gueule, moi la téméraire qui pense candidement que la fourgonnette de flics c’était pas pour moi, et que les voisins même pas peur.

Sinon, la Rainette veut m’emmener chez le médecin. Il a peur que je me soit cassé un os. Perso je sais pas, c’est vrai que j’ai la main gonflée, un gros hématome qui va pas tarder à remonter à la surface et à teinter ma main d’un bleu/vert/jaune du plus bel effet, et une sorte de bout d’os qui bouge et craque alors que sur l’autre main non. Mais je pense pas que ça soit cassé pour autant, j’pense que ca me ferait plus mal que ca non ?!
Enfin bref, sa technique a été de me faire chier jusqu’a ce que j’abdique. Il va se renseigner aupres d’un ami médecin pour savoir où je peux aller sans dépenser une fortune, et on verra ce soir. Faut que j’accepte l’aide quand on me la propose...

26 février 2007

Comme un(e) bleu(e)

J’ai rien vu venir. Ou plutôt j’ai pas voulu voir. Je sais pas. Je pensais vraiment que tout allait bien, et j’ai pas fait gaffe aux signes, je les ai ignorés.
Pourtant je les connais. Fatigue permanente alternant avec des périodes de grande activité, sommeil dur à trouver et/ou peu réparateur, retour des cauchemards, perte d’appétit, humeur instable, tendance à la parano...
Ben non, je me suis fait avoir comme une débutante.
Comme une bleue.
Comme le(s) bleu(s) qui orne(nt) mon poing droit, et m’empêchent de le fermer totalement, tout comme je ne peux entièrement ouvrir la main. Ben ouais, un mur c’est con, et ça gagne tout le temps.

Il faut que je me repose.
Que je recommence à penser a moi.
Il le faut il le faut.
J’ai dit plus jamais, je me le suis promis, plus jamais Chachou tu ne te feras ça.
Tu es sur la bonne voie putain, lâche pas maintenant, tu vaux ptêt mieux que ça. Et même si tu penses que tu le vaux pas, tu as fait une promesse, et tes promesses tu les tiens toujours.Et tant pis si celle-la tu te l’es faite à toi.
Ya une pierre sur le chemin que t’as pas du voir, il faut que tu la retrouves, et que tu l’écrases, la réduise en poussière.
Non tu ne reprends pas tout à zéro, et même si tu devais le faire tu aurais le courage. Non, refais juste quelques pas en arrière, et regarde bien par terre si tu la trouves, cette con de pierre.

Putain de merde. C’est que ça fait mal en plus...

22 février 2007

De la linguistique et de la vodka

Maintenant que je parle mieux polonais qu’une enclume (ce qui est bien, mais pas top), je commence à avoir assez de recul pour pouvoir analyser certaines tournures idiomatiques ou expressions polonaises, et les trouver mignonnes, intéressantes, pleines de charme...
Notez aussi que je parle vachement moins bien francais. Ou plutôt, pour illustrer de manière appropriée, c’est comme si avant j’étais dans une piscine de français et que donc j’avais le nez et le reste dedans et à portée de main, et que maintenant je suis sur le bord à la regarder. Ca donne que parfois, je trouve pas mes mots ; ou bien que j’utilise un mot et puis *tilt*, mais est-ce que ce mot existe pour de vrai ? Je vois les mots sous un autre jour. C’est assez chelou comme situation.

Bref, pour revenir à nos pattes d’ours, et puisque ce blog à vocation à vous culturer un peu votre neurone de gastéropode neurasthenique (si si, enfin au moins un peu, si vous lisez bien consciencieusement tous les posts depuis le début), je tenais à vous faire part de quelques remarques de linguistique polonaise.

Genre en Pologne, on dit pas « ex » (enfin si on le dit ils comprennent, mais c’est pas l’expression 100% polonaise pour désigner un ex). Pas de « ex-femme », « ex-copain ». Non, on utilise une autre formule.
On dira « moja była żona » ou « mój był chłopak » par exemple. Ce qui littéralement signifie « [ma] était ma femme » ou « [mon] était mon copain ».
Je sais pas, moi je trouve ca joli, un peu mélancolique, romantique. Je serais incapable de disserter des heures pour expliquer pourquoi, et pourtant je suis béate.

Autre truc meugnon.
Vous connaissez probablement la Fiat Polski, LE symbole de la Pologne communiste ? (le premier qui me demande s’ils roulent tous en Fiat Polski, je lui arrache les côtes une par une avec ma pantoufle gauche)
Ben ici, même si c’est (comme le Port Salut) écrit dessus « Fiat Polski », eh ben on dit pas Fiat Polski.
On dit « malucha ». Ce qu’on pourrait traduire par « la p’tite ». Ca aussi c’est kroooooooo meugnon, nan ? (enfin en même temps, j’vois pas quel autre adjectif on aurait pu utiliser, vu qu'etre petite c’est son seul aspect « remarquable ». Certes. Mais soyez pas aussi tâtillons bordel !)

Et pis aussi, ils ont la même expression que nous : « quand le chat n’est pas la, les souris dansent ». Li-tté-ra-le-ment la même. C’est quand même relativement rare, non ?

Donc bon, voila, maintenant que vous êtes échauffés, que vous avez le « polish staïle », passons à des choses plus sérieuses. Attaquons-nous a une aberration -que dis-je !- un crime de lèse-majesté, un véritable blasphème que l’on commet régulièrement en France.

En France, beaucoup de gens pensent que la vodka est
1) de l’éthanol pur sans autre goût que celui de l’alcool et que du coup
2) le summum est de la boire diluée, avec du JUS D’ORANGE

Alors la permettez-moi de m’insurger.

Déjà les Gens, si vous pensez ça, on va pas trop s’entendre. Et ensuite, c’est que vous avez aucun goût et/ou que vous n’avez jamais acheté de la bonne vodka.

Alors c’est sûr, le packaging de l’Absolut il est joli.
Ouais.
Mais c’est de la pisse de chameau fermentée.
Pourquoi vous croyez qu’ils font de l’Absolut a presque tout ? Ben pour cacher le goût dégueu, bande d’abrutis !

En gros, pour moi, en France, dans la grande distribution, il n’y a que 2 marques de vodka (« wódka » en polonais, c’est-a-dire « petite eau ») qui méritent cette appellation : la Wyborowa (litteralement « l’elue »), et la Żubrówka ( « celle du bison », à prononcer « joubrouvka »).
Attention cependant à ne pas les mettre sur un pied d’égalité, la première étant une vodka blanche (« pure », c’est-a-dire juste le fruit de la distillation de céréales, en l’occurrence baies de genièvre je crois) et la seconde non (aromatisée à l’herbe de bison, et NON, ceux-ci ne pissent pas dessus mais la BROUTENT).
Pour des raisons gustatives, familiales et sentimentales, ma préférence va largement à la seconde, et pure.

Dans tous les cas, si vous êtes des taffioles, la vodka (enfin la vraie, si vous buvez de la Smirnoff de toute manière c’est deja en soit une aberration alors...) NE SE BOIT EN AUCUN CAS avec du jus d’orange. Il masque son goût par une acidité dégueu, mais ne le souligne, sublime pas.

En apéro, la vodka blanche se marie très bien avec un jus d’ananas 100%, ou avec du jus de pomme (c’est comme ca que les polonais-es- la boivent). Avec, pour la Żubrówka, une mention spéciale : elle se boit avec du jus de pomme trouble, genre jus de pomme bio, au travers duquel on ne voit pas. Essayez, vous m’en direz des nouvelles.
Il y a aussi mon cocktail « ogórek », mais je ne transmettrai la recette que sous la torture. Ou après tentative significative de corruption.

En digestif, la vodka se boit frappée. Et la, la meilleure, c’est encore la Żubrówka, que vous aurez eu soin de laisser reposer au congélo pendant au moins une dizaine d’heures (pour une vodka bien frappée), et que vous servirez dans les petits verres a vodka prévus a cet effet. Que vous tiendrez du bout des doigts pour pas réchauffer la vodka. Et la, vous pouvez la boire en 2 ou 3 gorgées, en prenant soin de déguster, ou cul sec, à vous de voir.

Voila, je tenais absolument à faire cette mise au point qui, j’en suis sûre, est une révélation dans votre quête du bonheur terrestre.

Aller, sur ce, j’m’en vais m’en jeter une derrière la cravate.
Une tasse de thé, bien sûr ;-)

21 février 2007

Mouarf

Dites les gens, l’heure est grave.
D’une part, je viens de lire dans Libé que y’avait des gens qui avaient volé pour 700 kg de morbier et de beaufort dans une fromagerie franc-comtoise (ce que je trouve genialement stupide)(ou stupidement genial)(faut voir)(d’ailleurs, Gentils Voleurs, si vous me lisez, vous pourriez pas m’en envoyer un peu ? Chuis sure que par Colissimo vers la Pologne ca passe tout seul).
Dans le même temps, d’autres gens ont volé du vin, genre tout plein de grands crus dont certains ont plus d’un siècle. Un millier de bouteilles d’une valeur de 600 000 euros.
[Comparaison mentale rapide du benefice des 2 larcins]

Bon vous me direz, le vrai bon fromage ca coûte cher aussi.
Mais quand même, on sent que l’objectif derrière est pas le même. (Cela dit, qu’est-ce qu’un voleur peut bien faire de 700 kg de fromage ???)
Mais on s’en fout, ca m’a juste fait marrer ce parallèle.

D’autre part (ouais, y'avait un "d'une part"), je suis quand même un peu fatiguée. Du genre que meme si mon chéri m’attendait dans mon lit à poil dans une position suggestive, eh ben j’aurais même pas le courage de faire quoi que ce soit de sexuel et je me contenterai de me rouler d’abord dans ses bras puis dans la couette. Enfin de toute maniere c’est peu probable que mon chéri fasse ça hein. Ca sous-entendrait que la Grenouille ait pris ne serait-ce qu’une heure de conges, ce qui est inconcevable.

Pourquoi fatiguée ? Ben parce que boulot, parce que le temps de ménage, cuisine, lessive... a largement augmenté pour cause de cohabitation avec Rainette ET avec Grenouille qui s’invite de plus en plus souvent (j’m’en plains pas...). Parce que dents de sagesse qui poussent. Parce que sommeil qui a du mal a venir, et qui va m’obliger bientot à réutiliser avec parcimonie ces ptites pilules bleues. Bref, que des trucs de rien du tout, je vais bien, je me plains pas, je suis plutôt heureuse.

Bon du coup, histoire de continuer à vous alimenter en Grenouilleries (meme si, vous avez remarqué, j’ai décidé de mettre fin a la mono-maniaquerie et de ne plus parler QUE de ça), une tite anecdote.
Insomnie d’hier soir. Rainette ronfle, elle est malade. Grenouille et moi on pense. Et dans ce genre de moments ou les anges passent par troupeaux entiers, la fille en général, et la Chachou en particulier, elle trouve rien de mieux pour meubler que de demander : et à part ca, vous aimez les moules ?


Mais naaaaaaaaaaan bande d’abrutis !



En vrai, j’ai pose LA question. Con. Stupide. Juste pour rassurer mon ego.
Ben il a pas été déçu (mon ego)!

Moi : *silence* « Tu m’aimes ? » *silence ou je regrette deja la connerie que je viens de dire, alors qu’en plus j’etais sobre*
Lui : *silence* « un peu »
Moi : *enfouit de honte son nez dans son aisselle en soupirant*
Lui : « Quoi ? »
Moi : « Rien »

La « nuit » (enfin ce qu’il en reste) se poursuit, puis il se réveille toussa toussa, et part au boulot.
10 minutes après son départ, bip bip de mon portable m’annonçant un SMS. De mon Batracien, évidemment. Qui m’écrit en grosses majuscules qu’il m’aime et qu’il me fait des bizoux et que je suis vraiment une fille bien.
Ce à quoi, dans toute la diplomatie qui me caractérise, surtout à une telle heure du matin, je réponds que lui c’est qu’un grand couillon timide (mais en fait je crois que ça se traduirait plutot par « timide de merde »). Et pouf je me rendors.
En me réveillant une heure plus tard je me rappelle dans le brouillard de cet épisode. Me rends compte de la boulette. M’excuse par texto et m’exprime plus clairement (parce que c’etait meugnon quand meme). Toujours pas de réponse.
Bon, ben encore une fois bravo Chachou ! Même si le connaissant, il m’en veut pas et que s’il répond pas c’est juste qu’il a trop de boulot ou plus de batterie. Mais quand même, ya des fois ou j’aimerais être un peu moins « brute de décoffrage »...

Tant que je suis dans les Grenouilles, Rainette est malade. Et puis j’ai eu une discussion avec lui hier. Ou je lui ai expliqué que j’avais peur qu’il me « choisisse » comme maman, que c’était malsain, qu’il ne faut pas qu’il s’habitue à habiter chez moi parce que le retour chez lui sera d’autant plus dur, car le mieux etait qu’il retourne chez ses géniteurs (oui parce que c’est pas des parents) même s’ils étaient nuls. Mais qu’il pourrait toujours compter sur moi.
Ce à quoi il m’explique que de toute facon, dès qu’il est majeur, il se trouve un job au black pour se payer son appartement et il se barre.
J’insiste sur le fait que c’est un ptit gars bien, pas con, et qu’il mérite mieux, et que ça vaut la peine qu’il se batte pour ca, qu’il continue ses études meme si mes mots sont totalement dérisoires dans ce contexte. Mais le message a l’air d’être passé, au moins dans sa première partie, et je me sens soulagée.

Ah oui et aussi. Ca y est, mon ventre a repris apparence humaine, et ne s’apparente plus même de près et meme ne serait-ce qu’un peu a une bouée. Uber-cool.
Par contre, niveau capillaire, ça merdouille. Je résiste a la tentation de la tondeuse, avec des arguments genre le froid. Mais je sais deja que dès juillet, et ptêt même avant, j’y repasserai. Et avec plaisir !

19 février 2007

Kamoulox !

Bon les enfants, ca va chier.
J'ai une furieuse envie. La, tout de suite, maintenant, ici.
De jouer au Kamoulox.

Alors si vous m'aimez, mais alors vraiment, j'ai besoin de vous.
En lecteur culturé que vous etes, vous connaissez les regles, et vous savez donc que je ne peux pas jouer toute seule (et sinon z'avez qu'a chercher dans Groogle, bande d'handicapes du bulbe !).
Il me faut donc un partenaire/adversaire. Et puis un arbitre.

On va dire qu'on a deja lance les des et que c'est a moi de commencer (je sais, je fais pas dans les regles de l'art, mais j'fais c'que j'peux hein).

Alors... je broute un castor parce que Laurent Romejko fait du topless a Palavas-les-Flots.

A toi, cher lecteur !

Liste non exhaustive...

J’aime ...
Aller me coucher et me rouler en boule sous la couette. Avec une bouillote si j’ai les pieds froids. Et dans les bras de mon cheri de preference.
Les calins, les catouilles, les caresses, les bizoux.
Les pates (non en fait, j’adore).
Me poser sur un banc dans un lieu passant, de preference une gare, et regarder les gens en essayant d’imaginer leur vie, ce qu’ils pensent, pourquoi ils sont la.
Observer des ptits trucs a la con que personne ne prend le temps de voir.
Regarder le ciel.
L’odeur du gazon fraichement coupe.
La sensation de fatigue sereine qui m’envahit apres une heure de nage intensive.
Faire des trucs avec mes mains. Des fois j’ai l’impression que mes mains pensent, voient. Genre si je suis preoccupee, il suffit que je m’occupe les mains pour resoudre le probleme. Idem, je caresse mieux les yeux fermes, quand seuls mes doigts peuvent sentir.
Rire, aux eclats, comme une dinde, pour des stupidites, jusqu’aux larmes et aux crampes d’abdos.
Me sentir totalement « dans » un film, au point de pleurer ou de rire avec le/les personnages. Comme si c’etait la realite.
Ecrire. Chercher le mot, la metaphore, l’image, la ponctuation...
Lire. Un peu de tout, pourvu que ce soit bon.
Ecouter de la musique qui me fait vibrer le coeur et/ou le cul.
Quand je mange du chocolat, prendre le morceau directement dans mes doigts et le deguster lentement pour qu’il fonde. Ce qui me donne le plaisir de me lecher les doigts par la suite...
Rayer les trucs sur ma liste de choses a faire.
Me rendre compte que l’on est deja samedi.
Faire les courses.
Imaginer quelle nouvelle recette de cuisine je pourrais tester.
Quand un petit imprevu, une scene marrante vient eclairer mon trajet quotidien aller vers le boulot.
Qu’un bel homme/belle femme me sourie.
Quand un chat se pose sur mes genoux, que je le caresse et qu’il commence a plisser les yeux et a ronronner.
La respiration apaisee et l’expression du visage des bebes quand ils dorment.
Les mots d’enfant.
Les fleurs qui sont belles et sentent bon.


Je ne comprends pas...
Comment on peut virer son gosse de la maison tout ca parce qu’il est rentre avec 1h30 de retard.
L’expression « l’art de la guerre », ou le plaisir/satisfaction que l’on peut ressentir a participer a une guerre.
Comment on peut vouloir faire du mal a un gamin. Sauf si c’est vraiment un sale mome, of course.
Les jeunes dont le seul but dans la vie est de sortir en boite le week-end et de se pinter la gueule.
Que l’on pense encore qu’un homme, ca doit pas pleurer.
Que l’on pense que l’homosexualite est une maladie.
Comment on peut aimer les caniches, surtout quand ils sont tondus facon « pompon ».
Comment on peut supporter de faux ongles. Et surtout, vivre normalement avec.
Pourquoi les filles qui ont de l’acne plein la tronche s’etalent quand meme genereusement une bonne couche de fond de teint tous les jours.
Les gens qui crachent toutes les 5 minutes.
Les gens qui n’aiment pas manger/le sexe.


Ca m’agace !
Les cols des chemises que les hommes redressent facon branleur.
Les pantalons/joggings dans les bottes/chaussettes.
Les donneurs de lecons et les moralistes.
Les gens qui me disent que je devrais maigrir.
Les vieux qui prennent les transports en commun aux heures de pointe, et te regardent d’un oeil mechant genre « a mon epoque les jeunes etaient bien eleves » parce que tu ne leur laisses pas le siege. En meme temps, z’ont une bouche et peuvent demander, poliment et ptet meme avec le sourire.
Les gamins qui braillent, font des caprices...
Les comportements moutonniers des gens, parfois.
Etre prise dans le ressac de la foule.
Etre coincee entre un tailleur Armani et un tailleur Chanel avec le parfum qui va avec dans une ascenseur.
Les parfums musques.
Les coupures publicitaires pendant les films. Surtout quand elles durent quinze plombes.
Les gens qui mettent un million d’annees a passer la premiere au feu vert, et que du coup qui c’est qui se le prend le rouge ? c’est Bibi !
Le Tour de France.
Les gens qui ecrivent tout en langage SMS vachement pousse et ... incomprehensible !
Les fautes d’orthographes stupides.
Les ptites branleurs et branleuses.
De voir que la saison 3 de Newport Beach n’est toujours pas sortie en DVD en France.
Les gens qui critiquent en permanence tout et tout le monde, sauf eux-memes.


J’aimerais...
Avoir une balance pour savoir combien de kilos j’ai perdu.
Avoir assez de thunes pour me faire faire des fringues sur mesure.
Abolir le dimanche. Et le lundi dans la foulee.
Avoir un rameur chez moi.
Conduire une Subaru Impreza/Aston Martin/Porsche 911 Boxter/Maseratti/Ferrari 365 Modena au moins une fois dans ma vie.
Essayer la moto.
Devenir ecrivain. Une vraie.
Rencontrer Marie-Aude Murail.
Ressusciter Pierre Desproges pour une journee, et la passer avec lui. En profiter pour nettoyer sa tombe au Pere Lachaise, car il merite mieux.
Que tout le monde fasse l’amour, et pas la guerre (mais avec des preservatifs hein).
Assister au tournage d’un film.
Rester vivre en Pologne.
Aller en Islande.
Observer des baleines et des manchots en vrai.
M’essayer sur les planches d’un theatre en tant que comedienne.
Avoir un tapis volant supersonique ou une machine pour se teleporter. Comme ca je serais jamais loin de ceux que j’aime.
Ne pas avoir a faire les poussieres/la vaisselle/les vitres/l’aspirateur/le repassage.
Participer a la construction de ma maison pour savoir que je vis dans un endroit que j’ai fait avec mes mimines.
Qu’un nouveau Pasteur arrive, et invente des vaccins contre tous les cancers, le SIDA et quelques autres saloperies.
Que Justin Timberlake me file rencard. Justin, si tu me lis : meme une histoire de cul d’une nuit, ca me suffirait.
Installer un mega trampoline chez moi.
Ainsi qu’une piscine interieure de 25m.
Que le sort s’acharne un peu plus sur les salauds et autres egoistes, et un peu moins sur les gens biens.
Pouvoir manger autant que je le veux sans grossir.
Et ne plus avoir a m’epiler.
Que vous continuiez a me lire...

13 février 2007

Et c’est pas tout !

Et ça merite un billet à lui seul.
A ce SMS. Reçu hier soir après l’apéro. Un SMS qui parlait d’essayer d’oublier ses précédentes histoires d’amour et la douleur qui en a découlé. Mais qui surtout, disait « Kocham Cię ». Deux fois même.
Je sais pas si c’est l’affaire Ptite Rainette qui l’a convaincu de me faire confiance et de me laisser m’installer plus confortablement dans son coeur.
Si c’est mes efforts constants pour l’attendrir, même s’il a fallu pour ça user de toutes mes armes...
Si c’est le fait que je me sois libérée de mes peurs qui a enfin porté ses fruits.

Je sais pas.

Et je m’en fous.

Il m’aime.

On ne sait pas ce qu’il adviendra de nous lors de mon retour en France.
Mais pour l’instant, on s’aime.

YEEEEEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS !!!!

Dur dur d’être une maman


Je m’étonne moi-même de ma capacité à raisonner comme une maman. Et je me retrouve a faire des choses que j’avais pas faites depuis longtemps, tout ca pour ma Ptite Rainette (au fait, ca s’ecrit bien comme ca ???).

Donc hier, pour son jour de rentrée, Ptite Rainette (en vrai c’est un grand echalas, mais passons) a en fait fini plus tôt, et est allée rejoindre ma Grenouille pour lui filer un coup de main.
De mon côté, voyant l’heure tourner et ayant finalement pas mal de taf pour un 1er jour, je le textote pour savoir s’il dine « à la maison » (sic...) ou au magasin. Il répond : « chez toi :-) ». J’vous avais dit que l’argument du ventre l’emportait toujours...

Et du coup, je commence à me poser plein de questions, genre « qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à manger qui lui plaise ? » « A coup sûr il a presque rien avalé aujourd’hui, ou bien que de la junk-food, il faut que je lui fasse du légume », enfin des trucs de maman quoi.

Donc en sortant du taf, je file au supermarché a la recherche de l’inspiration.

Et la, -twingo !- l’idée l(ég)umineuse me vient de faire des carottes vichy avec une sorte de fricassée de dinde curry/papryka (totale impro sur ce coup là). C’etait la 1ere fois que j’achetais de la viande ici !
Bref, je rentre, je le textote comme promis pour lui dire que je suis rentéee et qu’il peut me rejoindre.
Reponse de Ptite Rainette : « Szarlotka [NDLA : ici le prenom Charlotte existe pas, mais il existe comme en France un gâteau qui s’appelle Szarlotka et qui se prononce quasi pareil, donc ca rend la signification de mon prenom assez mignonne] je suis desole je dois encore aider la Grenouille au magasin, je serai en retard. »
Je commence donc a peler mes carottes, a les débiter en rondelles amoureusement une par une, histoire que tout soit prêt quand la Ptite Rainette arrive. De fil en aiguille, c’est 1h30 de retard qu’il a eu, mais c’était pas grave, car il avait le sourire jusqu’aux oreilles quand il est entre dans la cuisine et m’a vu aux fourneaux.
Et que moi, j’etais fière comme un pou, car il a adore ma fricassée, et qu’il a repris des carottes 3 fois !

On a profité de ce ptit moment ensemble pour causer. Il m’a dit qu’il avait rencontré une fille mignonne, il a chopé son numéro toussa toussa, et j’avais l’impression d’etre un vieux sage blasé en l’entendant parler avec autant de candeur et d’enthousiasme, alors que moi-meme je tiens exactement le même genre de discours sur ma Grenouille ! Ben ouais, 4 ans de différence d’âge, c’est rien et c’est quand même quelque chose...

Bref, sur ce il a fait la vaisselle pendant que je finissait mon apéro (ah vous voyez bien que chuis pas la fille cachée de l’abbé Pierre et de mère Teresa, il me reste pas mal de vices...), puis il a deballé ses affaires (je lui avais libéré de la place dans mes armoires et dans la salle de bain...). Et j’ai pas resisté a l’envie de lui offrir mon ptit fantôme rouge de chez Ikea qui s’allume quand on lui appuie sur la tête. Je sais, je vais le regretter toute ma vie. Mais comme ça, il aura toujours cette petite lumière au bout du tunnel.

Et ce ptit truc a fait son effet, puisque en remerciement j’ai eu droit a mon 1er calin d’apprentie-maman. Où j’ai senti ses bras me serrer fort, puis légèrement relacher leur emprise, pour resserrer encore plus fort. Où j’ai pu lui caresser et ébouriffer les cheveux, et lui dire « Ne t’inquiète pas, tout ira bien » « J’espère que oui » murmure-t-il. « Forcément que tout ira bien, puisque maintenant nous sommes avec toi, tu n’es pas tout seul ». Pas plus de commentaires par la suite, juste des regards entendus, des questions aux réponses simples.

Car ce ptit jocrisse a rien trouve de mieux que d’insinuer qu’il devrait commencer à chercher du travail. Si si, je vous jure ! « Au noir, c’est facile, tout le monde fait ca » qu’il me rétorque d’un air blasé.
« Ben oui mais Ptite Rainette, t’es encore un enfant, tu n’as pas à t’inquiéter et à t’occuper de ça, c’est pas ton boulot »
« Ben dans quelques mois je serai majeur »
« Ppppfffff arrête de dire des conneries. Tu dois étudier. »

En réalité, les choses sont encore bien incertaines. Il attend un coup de fil de ses parents, qui l’autoriseraient a revenir. « la dernière fois, ca a duré 2 semaines » il me fait.
Nom de Dieu, putain de merde, mais comment c’est possible ? Comment ? Je comprends pas... il est génial ce môme, c’est une pépite d’or ! Avec des parents pareils (c’est dur de ne pas juger dans cette situation, je suis pas objective) il aurait pu mal tourner. Et pourtant, il « vaut » bien plus que certains gosses qui ont eu de meilleurs parents. Comme quoi, certes l’éducation des parents joue un rôle. Mais la non-education pour cause d’absence, dans quelle mesure influe-t-elle sur le môme ? Je ne sais pas, je me suis pose pas mal de question, et je ne pense pas qu’il y ait de réponse.

Enfin bref, sur ce il squatte la salle de bain, et revient les cheveux ébourriffés et les joues roses en me demandant les yeux tout brillants d’excitation comme un gamin devant un un super jouet : « alors, on se le regarde ce DVD ? ». Et on reprend donc notre habitude du week-end, en attendant que mon Batracien me rejoigne.

Et effectivement, une heure plus tard, ce dernier rapplique, et contemple d’un air satisfait l’installation de Ptite Rainette chez moi. Et du coup, mon appartement se retrouve transformé en dortoir de colonie de vacances, puisque les deux compères s’entendent comme larons en foire, que ca discute et rigole à tout va. Et je suis contente de pouvoir observer leur amitié « de l’exterieur », tout autant que je le suis de voir qu’ils ne m’en excluent pas mais ont au contraire une attitude spécifique envers moi.
Bref, j’essaie désespérément de regarder mon dessin animé tandis qu’ils discutent et se marrent –et qu’en plus je dois bouger mon cul et remplir les verres, mais passons- et comme il se fait tard, on se prépare à se pieuter. On prend les paris avec Ptite Rainette sur le temps que ma Grenouille va passer dans la salle de bain, ou sur le fait de savoir s’il ronflera ou pas. Et comme des mômes, on rejoint nos lits respectifs en chahutant. Avec Ptite Rainette qui demande s’il doit mettre en marche son Discman, « au cas ou »...

Et c’est vrai que l’on a un peu sous-estime la difficulte de la chose –dormir en couple avec un pote à côté. Parce que bon, s’échanger des SMS coquins faute de pouvoir dire a voix haute nos pensées « pour pas choquer les enfants », et sous le nez de Ptite Rainette goguenarde qui est loin d’être dupe... ca va 2 minutes. Evidemment, impensable de...ahem....commencer une partie de Scrabble sous son nez. Enfin bref, on a eu droit a de beaux fous rires, et finalement, je me suis endormie comme une fleur, bercée par la respiration apaisée de Grenouille et Ptite Rainette profondement endormis.

Comme de bien entendu, le réveil a été difficile. Déjà parce que Grenouille l’a pas entendu, donc il était un peu charrette et qu’il s’amusait a nous faire chier pour qu’on se réveille. Et aussi parce que Ptite Rainette avait pas beaucoup dormi déjà la veille, j’ai donc du finalement à 6h (je commence le boulot à 9h...) me lever, lui préparer mon super café à la cannelle et des oeufs brouillés pour la faire sortir du lit, les yeux encore bouffis et un épi sur le haut du crâne. Krooooooooooooooo meugnon !
J’ai même mangé avec lui, pour donner l’exemple. Et au moins, chuis sure qu’il aura dans le ventre quelque chose qui lui tienne au corps.

Bref, a la suite de quoi, il se fait tout beau (ah les mecs jte jure... TOUS, ils se regardent TOUS dans la glace de l’entrée dès qu’ils passent devant, c’est systématique ! Bande de narcisses !). Et juste avant de partir, me fait un petit câlin et me dis « a plus tard ».

RRRrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhh. Putain j’arrive même pas a lui en vouloir de m’avoir fait lever aussi tôt. Et pourtant Dieu sait que je suis pas du matin...
Ce soir, on se l’est promis, on se couche tôt. Et on fait le ménage (il a pas le choix, il est réquisitionné pour la poussière, parce que ça j’aime pas faire). D’ici la, faut que je trouve ce que je pourrais bien lui cuisiner ce soir...

12 février 2007

J’crois qu’y a un garçon qui habite chez moi…

Bon les gens, avant de vous raconter ma trépidante semaine dans mon lit, j’vais commencer par vous raconter hier et avant-hier, parce que c’est quand même un peu plus intéressant.

Bon je sais, au vu du titre de ce billet, certains pensent déjà que ma Grenouille a quitté le trou du cul de la Pologne/son appartement à la campagne pour emménager avec moi. Que ceux-ci se rassurent, ce n’est pas le cas.
Et comme du coup, le mystère reste entier, et que chuis d’humeur philantrope voire franchement altruiste ces derniers temps (ce billet vous le prouvera), j’vais pas vous laisser ronger votre frein pour cause de désespérancitude la plus totale (mode Sego : ON) et m’en vais vous conter par le menu mon wikende.

DONC, on est samedi, et il neige dehors, et il fait froid et ya du vent et en plus j’arrête pas de me moucher, mais laissons de côté la partie maladie que je detaillerai dans un prochain post.

Je décide donc de feignasser/me culturer dans mon lit en regardant tout plein de DVD.
A portée de main : mouchoirs, bouteille d’eau, pizza tout juste faite par moi-meme et dont la pâte est plutôt réussie pour un 1er essai, même pas de cigarette –je tiens d’ailleurs à souligner mon abstinence nicotinique d’une semaine- bref, tout pour passer une aprèm d’enfer.
Je me suis pas lavée, j’ai des fringues confortables (jean devenu trop grand + sweat dechiré), je sais c’est la méga rock’n’roll attitioude, mais passons.

Je suis donc en train de matter ce chef d’oeuvre du cinéma francais aux dialogues dignes d’Audiard (ceux qui n’ont pas reconnu « Taxi 2 » feront 3 séries de 50 pompes) quand je recois cet étrange SMS de ma Grenouille (à qui j’avais sauvagement claqué la porte au nez la veille, pas rancunier le mec, tiens ca aussi faudrait que je vous le raconte, mais plus tard passque là j’ai piscine) : « Tu pourrais preter 10 złotys a W**** ses parents l’ont foutu à la porte ».

Moi (je sais, vous adorez que je vous raconte mes dialogues SMS) : « ouais bien sûr pas de pb [NDLA : 10 zlotys = env. 3 euros, d’ou ma générositude], mais qu’est-ce qui s’est passe ? »

Grenouille : « Ok merci c’est super gentil » [NDLA : putaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaain ca m’agaaaaaaaaaaaaaaaaace quand il répond pas aux questions ! C’est bien les mecs ça !]

Du coup, je textote W**** : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Viens a la maison, j’ai fait du gâteau au chocolat [NDLA : et à la noisette, meme qu’il cartonne sa race mais qu’en fait c’etait un cake. La bouffe, c’est une technique d’approche qui marche toujours avec les mecs].A tout’ »

Et genre une demie-heure apres, coup de sonnette violent, et vlà W. et S. qui se pointent à ma porte. Je les fais entrer, mais sans les chaussures SVP –enfin j’ai même pas eu à le preciser ils les ont enlevées d’eux-memes. Bons ptits gars ça-.Je joue l’hôtesse de maison parfaite et leur sers à boire et à manger pour soigner leur gueule de bois [NDLA : W. s’est fait jeter par sa pouffe ya 2 semaines. 1er vrai amour, apparemment pas réciproque. Et comme tout Polonais, c’est un être sensible qui souffre et qui pour se consoler picole. Même à 17 ans. L’avaleur n’attend pas le nombre des années]. Et comme ils ont pas vu Taxi 2, je le remets au début avec les sous-titres en polonais, histoire qu’ils aient un apercu de pourquoi les Lumières eh ben c’était des Francais. Et pis vu que moi j’avais pas tout bien compris, ca tombait bien. Notez qu’entre temps, j’ai réussi a fourguer a W. de force un billet de 20 złotys. Ouais, les Polonais sont sensibles ET dignes.

Bref, on regarde ce flim sur le cyclimse à 4 roues, et puis on se dit que ce serait bien de louer le 1 et le 3 aussi, et donc on descend pour louer les opus précédent et suivant.
Sur le chemin, S. se fait choper par ses parents que je sais meme pas pourquoi et W. non plus, alors tant pis, on reste avec W. Je lui achete des clopes car il en a plus, et comme il a que 20 złotys ben voila, j’ai un élan de générositude.
Et pis on va aussi acheter de quoi boire –que du naturel, à base d’herbe, de bison, de houblon, que des bonnes choses- meme que W. porte le sac à provisions après s’être foutu de ma gueule rapport au fait que le vendeur d’alcool m’a demandé ma carte d’identité ( « vous avez 18 ans ? » « Ouais, presque 21 » ... alors qu’a Dijon on m’en donnait 25... jamais contentes les filles !).
Et sur le chemin, je lui demande comme ca mine de rien où il va dormir.
« W altance » qu’il me répond.
Alors « altance » (altanka au nominatif pour ceux que ca intéresse) c’est le nom des sortes de ptites maisons en béton toutes moches le long des voies ferrées pas loin des feux de signalisation. La-dite altanka mesurant 9m2 a tout péter, avec un poële à bois qui vous donne le droit de vous étouffer grace au monoxyde de carbone dégagé si vous n’aérez pas la piece toutes les 10 minutes, mais du coup si vous refermez pas la porte ben vous mourrez de froid... Bref, le grand luxe.
Et la, comme un seul homme, ma bouche s’est ouverte et des mots sont sortis de ma gorge : « Pas question, tu dors chez moi. »

Lui
: « non, je te jure, c’est pas la peine, je me débrouille. Et puis ta Grenouille risque de pas apprécier. »[NDLA : ils sont potes tous les 2, au cas ou vous l’auriez po compris]

Moi : « non, je vais lui demander, de toute facon il est pas là et j’ai des lits de camps, je te laisse pas dormir dehors. »

Devant mon regard aimable, le jeune a préféré abdiquer et nous regagnâmes gaiement mes pénates, non sans m’être autorisée quelques glissades dans la neige fraiche, et sans se péter la gueule, sous les rires de W.
Comme promis, en rentrant, je textote mon Batracien.
Et là, réaction en chaine, totalement imprévue : je recois au bas mots une dizaine de textos en 2h, tous pleins de gentillessitude et de remerciages. Genre « Merci » ecrit 20 fois, « 100 bizoux et encore une fois merci mon tresor », « je suis fiere de toi, que tu puisses aider un de mes amis que tu connais meme pas, encore merci » et plein d’autres trucs de ce genre. Trop contente la fille, j’ai échappé de peu à la demande en mariage, c’est cool, je connaissais pas cette méthode.

Bref, apres lui avoir expliqué que y’avait pas de quoi me remercier, que c’était normal, naturel, toussa toussa, on se matte les Taxis. Et on se marre bien. Et a un moment, on va se coucher, apres que je lui ai preparé de quoi se laver ainsi qu’un T-shirt de pyjama (et apres que ma Grenouille lui ait envoyé un texto : « vous dormez ensemble ou séparemment ? » qui nous a bien fait marrer).
C’etait apparement la premiere fois depuis un bail qu’il s’endormait sans etre bourré, et que quelqu’un lui servait du gateau au chocolat (qu’il a d’ailleurs trouve mortel).

Le lendemain passe tout aussi tranquillement : lever tard, DVD, vaisselle. Je lui cuisine mon gâteau bizarre tandis qu’il me regarde presque fasciné. Il a pas arrêté après de venir surveiller le four, de sniffer les effluves en me faisant ce commentaire : « dommage que l’on doive le manger » (sous-entendu, pour les débiles et les langues de pute, non pas que mon gâteau avait l’air degueu, mais qu’il sentait bon, et qu’une fois avalé, il sentira plus rien). Et du coup il m’a fait la vaisselle.

Donc, apres qu’il ait littéralement dévoré son diner et que nous nous soyons avachis comme des grosses loques devant des films du plus haut intérêt culturel, on se matte « Desperate housewives » (je maudis chaque jour plus le « lektor polski »...) et pis on décide de se coucher.
Ma Grenouille me téléphone encore pour me remercier, et je lui demande si ca le dérange que nous dormions à 3 chez moi le lendemain, car je vais pas virer W. les soirs où ma Grenouille dort chez moi. Il me répond que pas du tout, que ya pas de problème, que W. est un ami et que ça vaut bien quelques sacrifices.
Sur ce je vais me pieuter, et malgré nos bonnes résolutions, on regarde un film sur les U-boat. Et puis bon vu qu’il est 2h, eh ben j’éteins la lumiere. Car c’est pas tout ça, mais la grosse elle prend son nouveau taf demain –enfin dans qqes heures- et le p’tit il a école.

6h : son réveil sonne. Il n’a pas dormi, me dit qu’il a passé la nuit à réfléchir à propos de tout et de rien. Je crois même que je l’ai entendu pleurer discrètement... mais j’étais pas sûre et je savais pas quoi faire, alors je me suis rendormie en guettant les bruits de sa respiration.
Faut dire, jpeux comprendre son angoisse : il se lève aussi tôt parce qu’il a certes cours a 8h a l’autre bout de la ville, mais surtout parce qu’il faut qu’il aille recuperer quelques affaires chez lui, et qu’il ne peut le faire que quand ses parents sont partis au boulot...
Donc il s’habille, se prepare un thé en attendant le signal de son frère comme quoi le champ est libre. Je le rejoins dans la cuisine et je lui fais la conversation en faisant la vaisselle, puis il part et je vais me recoucher.
40 minutes après il revient avec un sac de sport rempli qu’il dépose près de son lit. Je lui demande s’il veut pas manger quelque chose, que c’est pas bien de partir à l’école le ventre vide (fais ce que je dis pas ce que je fais...) et il sourit et me dit que vraiment non, j’ai pas a m’inquiéter. Et il part. Du pas de la porte je lui souhaite une bonne journée et bonne chance pour sa rentrée. Et il me répond « toi aussi ».

Putain les gens, je crois qu’à ce moment précis, j’ai pu ressentir ce que ressentent les parents. L’idée que ce soir je ne rentrerai pas du boulot juste parce que j’ai rempli mon quota d’heures, mais parce que quelqu’un qui a besoin de moi m’attend à la maison. L’inquiétude de savoir s’il a passé une bonne journée, s’il a assez mangé, s’il a ce qui lui faut. S’il n’est pas triste, ou deprimé ; s’il veut parler.Vraiment ca me fait bizarre, ca m’angoisse et ca me rend forte en même temps.

Parce ce que je sais que c’est ce que je devais faire. J’ai même pas reflechi, meme pas pensé, j’ai proposé alors que personne me l’avait demandé. C’etait... normal. Logique. Naturel.
Pas parce que c’était un pote de ma Grenouille, même si sans lui je l’aurais ptêt pas rencontre -W, pas ma Grenouille.
Mais parce que ce gosse, eh ben il m’émeut. Il a ce quelque chose dans les yeux, cette étincelle qui vacille et qui parfois s’éteint pour laisser place à une grande mélancolie, comme s’il se rendait compte qu’il vieillissait prématurément. Parce que ce môme est typiquement celui qui n’a pas de bol : mère alcoolique qui les a eus lui et ses frères très jeune, père biologique inconnu, père adoptif un peu bizarre qui a un cancer, famille pauvre, quartier pourri, fratrie qui ne s’entend pas...
Et pourtant, eh ben ce gosse il est adorable. Il aide ma Grenouille quand il a des livraisons, comme ca, spontanément. En échange, mon Batracien lui paie des paquets de clopes (sur sa paie ça va de soi) et lui offre un repas chaud. Parce que apparemment il a pas ce genre de choses à la maison. Ni aucune affection maternelle, que dalle.

Et pourtant, il a réussi à être amoureux. Et à oser donner de soi dans ce domaine où personne n’a jamais pu lui donner l’exemple. Tout ca pour se faire larguer et manipuler comme une merde.
Ca force le respect.
Et surtout, moi, ca me donne l’envie de le serrer très fort dans mes bras et de lui dire :
« Pleure, vas-y. Ca va aller, ensemble, on va y arriver, on trouvera une solution. »

JE SAIS, j’avais dit que j’étais pas Mère Teresa, mais je sais pas, j’ai une sorte d’allèle récessif « mère juive » ou quelque chose dans ce genre, qui fait que ya des gens je les aime tout de suite, et moi, quand j’aime, c’est dur de se débarrasser de moi.
Mais comme dirait ma Moumoute, j’attire les chiens perdus sans collier.Chuis comme ça.
Et comme dirait mon Poupoute, si tout le monde essayait de faire rien qu’un ptit peu de bien autour de soi, ça irait bien mieux dans le monde.

J’ai pas fait ca pour être béatifiée –de toute facon, je serai Pape, j’en ai pas besoin- ni remplacer le défunt Abbé Pierre dans sa lutte pour les démunis.

Je crois juste que c’etait un de mes premiers gestes en tant qu’adulte...

Alors voila, maintenant j’ai une Grenouille. Et une petite Rainette qui m’attend à la maison. Dont je me sens quand même un peu responsable, parce que je ne veux pas lui promettre des choses que je peux pas lui donner. Je me contente de lui faire a manger, de lui offrir un toit, de la chaleur aussi humaine, une superbe machine a laver toute neuve... Et on verra ce que l’avenir nous réserve !
Mais quand, repu de gateau au chocolat, il me dit : « maintenant, je crois à l’amour », eh ben ya pas plus belle récompense au monde, et je me dis que je ne regrette pas d’être l’embryon d’adulte que je suis.

HS

J'ai eu l'idée très constructive la semaine dernière de choper une méga bronchite avec toutes les options disponibles -fièvre, crachage de poumons, scotchage au lit et interdiction de sortir, sevrage nicotinique...-. Ce qui explique mon silence puisque toujours pas internet à la maison.
Là je suis à mon nouveau boulot, donc je n'ai pas des masses de liberté pour vous raconter mes dernières aventures palpitantes -pour une fois elles le sont vraiment-.
Mais je tenais a vous rassurer : nan, j'ai pas mourru ; nan, je vous oublie pas ; oui, je me démerde pour vous donner des nouvelles le plus vite possible.
Merci pour tous vos commentaires sur ma précédente note, et en attendant de poster de nouveau : VIVE L'AMOUR !

02 février 2007

"Nous"

Il y a toujours ce moment, au debut d’une relation, ou tout est nouveau, ou l’on se decouvre, ou chaque geste est empreint de timidite, de gene.
Ou l’on n’ose pas, par peur de deranger, par peur que ce que l’on decouvre nous decoive et nous arrête en plein élan amoureux pour nous ramener a la realite. Et ou on comble le manque “d’action” par des mots ordinaries, qui cachent de fait plethore de questions, et resonnent de la frustration des gestes que l’on n’a pas fait.
Ou chaque geste, mot, attitude que l’on a “ose” , justement, nous donne un sentiment de victoire, nous rassure, nous surprend, nous donne envie de savoir plus.

Et puis il y a un moment ou cela commence a venir naturellement.
Ou les mots n’ont plus besoin de combler les gestes.
Ou le silence devient eloquent.
Ou les corps commencent a se parler.
Ou les esprits se sont rencontres et commencent a s’apprivoiser.
Ou l’on ne regarde plus l’autre du coin de l’oeil (pour pas se faire reperer et paraitre ridicule), mais dans les yeux. Ces yeux qui disent “je sais que tu sais, mais ma bouche ne le dira pas. Pas encore.”
Ou l’on peut avoir des sourires communs, voire des fous rires. Parce que cette situation, cette personne…font desormais partie de votre recente experience en tant que “nous”. Parce que vous savez que desormais vous pouvez le taquiner sur telle ou telle chose sans craindre de le vexer.
Tout simplement, parce que vous avez desormais un quotidien et un passe.

Pas une routine.
Certes, dans votre quotidien, il y a des classiques, des gestes ou mots que vous repeterez tous les jours. Parce que c’est inevitable. Ceux qui pretendent fuir cette “routine” n’ont pas compris. Pas compris que c’est grace a cela que vous pouvez tisser ce “nous” fragile. Ces gens qui fuient cette routine, n’ont probablement pas assez d’imagination, d’envie, de courage (d’amour ?) pour sublimer ce quotidien. Pour faire de chaque jour certes un jour a “nous”, mais un jour different. Ou tout ce que vous avez appris sur/de l’autre vous permettra de conquerir des parcelles de lui qui vous sont inconnues. De le surprendre quant a ce qu’il semblait savoir de vous. De consolider ce que vous lui avez deja donne, car rien n’est jamais acquis.

Je sais que j’ai une vision romantique, de midinette de l’amour, que je manque peut-etre d’experience, toussa toussa.
N’empeche que j’ai deja aime. J’aime encore. Et je veux aimer toute ma vie. J’en ai besoin, je crois que je ne peux pas vivre si je n’aime pas. Cela rythme ma vie.

Et pour moi, l’amour c’est un combat de tous les jours. Ca demande un grain de folie, de l’imagination, de la perseverance, une capacite d’ecoute, de remise en question de soi, du recul, de l’objectivite mais aussi de la passion. Tout plein de sentiments contradictoires et complementaires, savamment doses, jamais parfaitement. En tous cas, jamais de tiedeur. L’amour, c’est des bruits d’assiette brisee ou bien de ressorts de lits qui grincent. Jamais le silence pesant.
Je ne veux pas de ca.
Je prefere provoquer une dispute plutot que de subir l’indifference, meme bienveillante, de mon conjoint.
Je veux, des le matin, le conquerir comme si la bombasse blonde de l’autre jour allait lui mettre le grappin dessus. Le faire douter pour me faire desirer, et reciproquement. Je veux tout : la passion, la violence, la tendresse, la haine, les pleurs, les cris de jouissance. TOUT. Et je me battrai pour ca (Xena la Guerriere, mode ON).

Le vrai amour, il fait mal autant qu’il fait du bien. Pour moi, ya qu’a ca que l’on peut le reconnaitre. Il vous plonge dans les marasmes du doute et du manque, tout comme il vous fait planer sur votre Petit Nuage. Mais meme quand vous planez, vous savez que vous vous peterez la gueule a un moment. Et vous vous en foutez. Sans ca, ce ne serait pas de l’amour. Alors vous vous battez quand meme.
Mais pour ca, il ne faut pas avoir peur.
La peur d’etre seul, celibataire, de ne plus aimer ou etre aime.
Cette peur bloque tout, vous empeche d’etre conquerant.

De se mettre en position de faiblesse en se devoilant, et ce sans attendre quoi que ce soit en retour, meme si ca fait mal.

Je crois que d’avoir perdu un amour, mon 1er vrai amour “construit”, et la periode de celibat qui s’en est suivi, m’ont permis de me rendre compte que mieux valait etre seule que mal accompagnee. Et que d’etre en compagnie de moi-meme c’etait plutot cool.
Sans cette serenite, cette “pax romana” conclue avec moi-meme, je n’en serais pas la avec mon Batracien.
Je l’aurais rencontre, demande son numero, toussa toussa.
Mais je n’aurais pas eu envie, comme aujourd’hui, de croire ce que me disent ses yeux, ses mains. De me mettre en danger tout en sachant que je commettrai des erreurs, et que je me vautrerai. Je n’aurais pas eu le courage, et nous aurions eu une relation mediocre et frustrante, pleine de non-dits, de questions qui restent en suspend a force d’avoir peur d’entendre cette reponse. Peur, peur, peur.

Je te pisse a la raie (Deray, Odile Deray), salete de peur a la con ! Tu m’auras pas cette fois ! C’est trop tard ! Car maintenant, avec ma Grenouille, nous sommes un “nous”, un vrai, et qu’on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce nous franchisse cette serie de montagnes russes.

Cela va faire officiellement 2 mois ce dimanche que nous nous sommes physiquement rencontres. Mais ce n’est pas ce “timing” qui me fait affirmer que nous sommes un “nous”.
Ce sont des mots, tout simples, recus par texto.
Il est rentre chez lui hier. Comme d’habitude (ce qui ne veut pas dire que je n’y prete pas une attention toute nouvelle a chaque fois), je m’enquiert par SMS de ce qu’il fait.

“Je vais prendre un bon bain chaud et alle me coucher, je suis creve. Tu es une fille geniale.”

Moi : „OK, profite bien de ton bain. Mais pourquoi tu dis que je suis geniale ? J’ai fait quelque chose de genial aujourd’hui ?“

Ma Grenouille : „Tu l’es, tout simplement.“

Voila, ca m’a donne envie de chialer, le palpitant a 2000 a l’heure, l’envie de courir le rejoindre chez lui et de le serrer fort dans mes bras (bon je l’ai pas fait, faut pas deconner, 30 km en courant, surtout par ce temps… suis pas maso). Mais pas l’envie de le contredire ou de chercher la ptite bete, pour me rassurer/proteger, comme c’aurait ete le cas il y a encore quelques semaines de ca. Et je sais que sans ce “quotidien”, cette “routine”, ca n’aurait pas ete possible.

Et meme s’il ne dit pas clairement “je t’aime”, et ben, sa declaration m’a fait tout autant d’effet.