31 janvier 2008

Les premiers pas de Chachou dans le marketing

Peut-être le saviez-vous, mais je suis désormais en master, plus précisément en master marketing. Discipline qui demande boulot, créativité, esprit de synthèse et d'analyse, mais qui en retour possède le grand atout de me faire découvrir plein de trucs sur mes pairs. 

Je suis en ce moment sur un projet pour mon école. Cette dernière a décidé cette année de diviser l'ancien master "Communication et marketing" en 2 masters distincts, d'un côté le master marketing, de l'autre l'Ecole de la Communication. Le problème, c'est qu'elle a merdouillé au niveau de la stratégie de promotion et de communication sur cet évènement. Du coup, les élèves se sont inscrits à l'Ecole de la Communication, et pas en master marketing, d'où une promo mini (je ne m'en plains pas, loin de là) et bien sûr moins de sous pour l'institution. Comme notre école ne manque pas de culot, elle a décidé de pallier ce manque à gagner en nous faisant bosser, nous, sur la problématique suivante : que faire pour promouvoir le master marketing, et que tout plein d'élèves s'inscrivent à la rentrée prochaine ?

Projet passionant, pour lequel nous avons du sonder les élèves pour savoir concrètement qu'est-ce qui avait merdé, du moins comment ils ressentent la chose. Et je dois dire qu'en dépouillant la première centaine de questionnaires (oui, le travail du marketeur est parfois ingrat), nous n'avons pas été déçus ! 


Le premier constat, qui ne nous a pas surpris mais qui a plutôt confirmé nos intuitions, c'est que les élèves n'avaient pas été au courant de la création de ce master. Pas étonnant, puisque jusqu'en septembre, il ne figurait nulle part sur la maquette pédagogique visible sur le site Internet, ne dépendant d'aucun secrétariat, bref, un fantôme. 
Du coup, pour savoir sur quels axes insister dans l'information des élèves, on leur a demandé quelle était l'image qu'ils avaient du marketing.


Heureusement que nous ne sommes pas pessimistes ni susceptibles, parce que tout cela dénotait à la fois une désinformation totale de ces étudiants, mais surtout un certain endoctrinement franco-français bobo, qu'on peut résumer ainsi : le commerce, c'est caca.
Je vous jure, certaines réponses m'ont négativement surprise, moi qui naïvement pensait que seuls les français d'un certain âge pouvaient avoir cette mentalité. Mais non, je dois dire que nous sommes et serons encore longtemps un peuple d'assistés, si j'en crois l'opinion ainsi exprimée de la jeune génération !


Déjà, la définition du marketing reste très floue pour eux, ce en quoi je ne les blâme pas. Ils reconnaissent que c'est nécessaire dans toute entreprise, et que c'est une discipline aux débouchés prometteurs, tout en donnant une définition du marketing qui reste très proche de la communication. 
J'en profite donc pour éclaircir ce point ici : le marketing ce n'est pas la com' ou la pub. Le travail du marketeur vient en amont : il s'agit principalement d'analyser (le marché, la concurrence, les produits, les tendances, les attentes des consommateurs...), de comparer, et au final de faire des recommandations stratégiques de différentes natures (ne pas lancer ou ne pas lancer tel nouveau produit, viser plutôt telle cible, prendre telle entreprise comme exemple, lancer une campagne de communication pour améliorer l'image de marque, baisser les prix, investir dans tel produit etc). Le marketeur briefe le communiquant sur les points qu'il faut faire ressortir, le message à faire passer, la cible, il lui donne un budget et une deadline, mais en aucun cas il ne propose ou créé le support de communication. Il accepte ou refuse seulement les propositions qu'on lui fait. 

Le travail du marketeur est donc avant tout analytique ; la créativité s'exprimant avant tout dans les solutions proposées. En effet, tout est potentiellement faisable, il suffit d'expliquer pourquoi. La créativité est aussi nécessaire dans la manière d'appréhender les choses : même si on ne peut échapper à un certain nombre de données objectives (sondages, bilans financiers, tendances du marché), l'interprétation ou l'extrapolation reste libre. 
Enfin, je tiens à préciser que le marketeur fait des recommandations, mais que la direction de l'entreprise peut ne pas en tenir compte (ça a été le cas par exemple pour les Lunchables de Kraft, qui ont été un flop monumental en France)
Voilà pour la mise au point sur la définition du marketing.


Or, cette réalité est loin de ce que nous avons pu lire dans ces questionnaires. En gros, le marketing semble servir à vendre des produits de merde à des gens qui n'en ont pas besoin. C'est clair, d'ailleurs c'est pour ça que l'on fait des questionnaires pour connaître les attentes des clients : pour faire tout le contraire !
Mais ce qui me choque le plus dans ce genre de sentences, c'est le présupposé sous-jacent que le client a toujours raison et est par définition exploité par les entreprises sans scrupules. Alors que bon, je sais pas, en tant que consommatrice, je considère que c'est moi qui ait le choix, et par là-même le pouvoir de sanction sur un produit que je juge inutile voire merdique : je n'achète pas, l'entreprise fait moins de CA, moins de bénéfice, et finit par retirer le produit du marché, et point. 


Je dois être un peu conne et naïve, à mille lieues de la lutte des classes qui se déroule dans les rayons des supermarchés, parce que en fait ça marche pas comme ça. De ce que je peux constater, les gens sont en fait dotés à leur naissance d'un droit inaliénable : celui de consommer, et ce malgré la différence de dotation en patrimoine et en liquidités. L'homme est né pour consommer, et les entreprises profitent lâchement de ce fait pour leur extorquer de l'argent, BEURK, c'est mal, c'est sale, ça pue ! Les banquiers sont des salauds quand ils refusent d'accorder un prêt à des smicards pour qu'ils s'achètent leur écran plat, car MERDE, ils y ont droit, tout comme les bourgeois ! 


Franchement, je ne sais pas quoi dire... Les Français attendent de plus en plus qu'on leur dise quoi faire, tout en râlant quand on le fait. Ils sont tellement incapables de se prendre par la main que maintenant c'est le gouvernement même qui doit leur dire qu'il ne faut pas manger trop gras, trop sucré, trop salé ; qu'il ne faut pas fumer, ni boire au volant. Ce sont les banquiers qui doivent expliquer à leurs clients ce qui pourtant me semble relativement instinctif : on ne dépense pas l'argent que l'on n'a pas, on rembourse ses dettes avant d'en contracter de nouvelles. Ce sont les instituteurs qui doivent inculquer des valeurs que certains parents n'inculquent plus aux enfants. On délègue, on externalise, on se déresponsabilise !

Certes, c'est injuste qu'il y ait des riches et des pauvres, ouais, dans une société idéale, tout le monde devrait pouvoir accéder à tous les biens et les services sans distinction. Mais notre société n'est PAS idéale, c'est nul mais c'est comme ça. Il faut se battre pour que ça change, je suis d'accord.


Sauf que j'ai l'impression que les gens prennent le combat par le bout inverse : ils s'attaquent à la conséquence, ce qui les met EUX dans la merde, et ne fait en rien avancer le combat social ! Est-ce en achetant cet écran plat à crédit que l'on va donner aux générations futures les moyens de le faire ?


Je vous laisse méditer là-dessus, et si le sujet vous intéresse, je vous parlerai de la théorie de l'engagement, aka les théories de la manipulation à l'usage des honnêtes gens. 

Comme un dimanche de décembre à Deauville...






... un petit peu de douceur dans ce monde de brutes...

23 janvier 2008

Ah ouais, quand meme...

... 1 mois et 13 jours que je n'ai pas blogué !! Ca craint franchement. D'une part, parce que j'aimais bien les minis débats qui avaient lieu ici, les enchaînements de commentaires, parfois de gens que je ne connaissais ni d'ève ni d'adam. Et d'autre part, parce qu'écrire reste un immense plaisir pour moi. 
Pourquoi alors ce silence assourdissant ?
Bof, rien de bien original. Manque de temps, du moins non-concordance des moments de temps libre et d'inspiration (c'est quand j'ai pas le temps que j'aurais plein de choses à dire, et inversement réciproquement). Et puis, aussi le fait que moins j'en fait, plus j'ai honte, et moins j'ose faire, etc etc. 
Et puis toujours, en fond, LA question existentielle : pourquoi ? Pourquoi me lirait-on ? Pourquoi se donner en spectacle ? Quel intérêt, pour moi et pour les autres ?
En effet, autant mon blog avait un sens l'année dernière quand j'étais en Pologne, en ce qu'il permettait à mes proches d'avoir des nouvelles de moi.
Mais là ?

En fait, c'est la même chose si j'y réfléchis. Car mes proches ne sont pas plus physiquement proches de moi parce qu'ils sont dans le même pays que moi. Pire, j'ai ce sentiment douloureux et grandissant que plus le temps passera, moins je serai proche d'eux. On se voit de moins en moins souvent, de moins en moins longtemps. On partage moins. Je ne me sens plus chez moi dans la maison de mes parents. Pire, j'ai le sentiment, quand j'y suis, d'être un passager clandestin, ce qui m'incite encore moins à y aller. 
Pour autant, je n'ai pas encore de chez moi, et pour tout dire, je ne me sens pas encore "propriétaire" de ma propre vie. Je suis dans cette phase transitoire bâtarde, où c'est mieux que... mais pas encore tout à fait. Où on sent le truc se rapprocher... et rester pour autant insaisissable. Où l'on travaille, en sentant la finalité toute proche, sans pour autant pouvoir l'appréhender. Le flou artistique quoi.

Alors bon, on se lève tous les matins, avec pour objectif d'atteindre la fin de la journée sans trop de casse, voire si possible avec quelques satisfactions. Ya des jours avec, et des jours sans, sans que la balance penche jamais d'un côté ou de l'autre. On fait plein de choses, on croise plein de gens, on a plein de projets, d'objectifs, de deadlines. Parfois, on est lucide sur le fait que l'on est happé par un tourbillon, mais on y replonge pour autant. Les moments de grâce, on ne les apprécie qu'en ce qu'ils arrivent après et avant ce tourbillon. La vie ne me contente ni ne me mécontente : c'est ma vie, point, et elle est là, c'est le principal. 

Mais on ne peut s'empêcher, malgré tout, de croire en ce qui viendra après. On reste tous persuadés que ce n'est qu'une transition. Mais qui leurre-t-on ? Le doute nous imprègne toujours. Est-on vraiment heureux, ou veut-on s'en persuader ? Il n'y a qu'en ayant répondu à la 2e question que l'on peut acquiescer à la première...