05 juin 2008

Chachou est publivore

Ce qui est cool dans le marketing, c'est que ça demande beaucoup de curiosité. Il faut toujours avoir les yeux ouverts sur tout, s'intéresser aux moindres détails, chercher les tendances, voire même, les comprendre.

Parmi ces éléments qui requièrent du marketeur une attention accrue : la pub. En effet, comment mieux que par la pub s'enquérir des nouveautés qui sortent sur le marché, et des stratégies d'image de marque ? Sans compter avec la mode des buzz marketing, qui envahissent aussi le petit écran...

La pub, il y a toujours eu plusieurs façon de la voir : 

- la subir, entre 2 morceaux de film/d'épisode de série télé, et en profiter pour aller pisser/se brosser les dents/faire la vaisselle/voire même passer la serpillère (quand c'est de la pub sur TF1)

- la voir, bêtement, et se laisser anesthésier par tous ces messages chocs débités au kilomètre, avec parfois des enchaînements pas dénués d'un certain sens de l'à-propos (d'ailleurs, j'ai une question de novice : est-ce qu'il y a quelqu'un qui est chargé de la programmation de la pub, i.e qui choisit justement ces enchaînements ? Si oui, ce mec a une pointe d'humour formidable...)

- la regarder, avidement, et s'en délecter/en pleurer de navritude/en pisser de rire

Pour les adeptes de la dernière catégorie, dont je suis (bon, je suis aussi dans la catégorie 1, quand je n'ai pas la tête à la gaudriole et/ou que je gueule après ces connards de M6 qui te foutent les pubs AU MILIEU de l'épisode de Kyle XY alors qu'il y a trooooop de suspense, plutôt que de la mettre ENTRE les deux épisodes... ya des logiques qui m'échappent... ça doit bien être un mec qui a eu cette idée pourrave), je conseille vivement d'aller faire un tour sur ce site, et d'aller regarder les programmes TV de la TNT : Culture Pub, l'émission culte, continue sur W9, filiale de M6. 

En tant que publivore ET nouvellement parisienne, il y a une campagne de pub que j'ai particulièrement appréciée : celle du journal Le Parisien, avec le claim suivant : 


Et bien, cette campagne, je la trouve rondement menée par l'agence de communication BETC euro RSCG, avec qui j'ai eu l'infime et l'insigne honneur de collaborer, certes sur un ton beaucoup moins funky, mais bon. Petit rappel pour les non-initiés : BETC euro RSCG, c'est entre autre les pubs Canal+ (la série avec la marche de l'Empereur) et la Française des Jeux (la série sur les idées cadeaux de Noël, comme la cacahuète dansante). Donc une agence qui signe ses oeuvres à l'acide, avec ce ton toujours légèrement décalé et ce sens du claim aiguisé que j'apprécie.

Donc, cette campagne de pub pour le Parisien, je ne sais pas si vous l'avez vue, mais je vous conseille de jeter un coup d'oeil à ça, ceci ou encore cela.
Le pire, c'est que ces anecdotes ne sont pas si éloignées de la vérité... Et ça, vraiment, je kiffe !

27 mai 2008

Où sont les Hommes ?

L'autre chose qui L’autre chose qui est bien à St Germain (à part Roland Magdane, je veux dire), c’est la flore et surtout la faune autochtone. Pour schématiser, St Germain c’est un gros bocal rempli de poissons exotiques et chelous, posé sur la table en formica du salon d’un pavillon d’une banlieue résidentielle lambda.

Autant vous dire que ça intrigue, et que vu qu’on a rarement l’occasion d’observer de pareils spécimens, et bien on en profite.

L’étude d’aujourd’hui porte avant tout sur la faune masculine, et sur la tragique interrogation suivante : MAIS BORDEL OU SONT LES HOMMES ? Les vrais, ceux avec des fesses, de vraies jambes (pas des cure-dents), une apparence de mec, quoi !

Tout d’abord, les mecs là-bas, ils portent des slims. Alors autant, les slims, sur les filles, je trouve que c’est une aberration (ça fait un gros cul, ça moule la graisse du genou, ça fait ressortir les jambes en X… bref, ça ne va qu’aux 5% de la population féminine à la plastique parfaite, auxquelles convient déjà tout le reste des fringues d’ailleurs. C’est pas juste, mais bon, passons), autant sur les mecs, je trouve que c’est franchement une atteinte aux droits de l’Homme, du Mâââââle et de sa virilité. Sérieux, vous trouvez qu’un mec en slim, ça ressemble à un mec :


Vous êtes d’accord avec moi que ce n’est pas du tout seyant d’une part, et que d’autre part, ce côté androgyne/unisexe poussé à l’extrême est quelque peu destabilisant…

Mais comme le simple fait de porter des slims ne suffit pas, certains ont poussé le bouchon encore plus loin, et forment une sorte de tribu au sein de ce microcosme : la tribu des Hommes-poireaux. Kézako ?

Ces individus mesurent en général plus d’1m 75, pèsent maximum la moitié du poids d’un humain normal. Ils cherchent en général par leur habillement à mettre en avant leur corpulence frêle et chétive, d’une part en portant des jeans slims et des hauts assez près du corps. Et d’autre part, en faisant démesurément ressortir la taille de leurs extrémités (menfin, pas toutes) : ils portent des chaussures en cuir très chics et pointues qui leur font des pieds super longs, et boycottent toute coupe de cheveux chez leur coiffeur, d’où une tignasse bien fournie et rebelle.


Oh ! Les belles chaussures !

Oh ! Les beaux cheveux !

Certains membres de cette tribu vont même encore plus loin, et cumulent les handicaps. En effet, une autre tendance de la mode masculine actuelle est de porter les jeans SOUS les fesses. Vous allez me dire que c’est pas nouveau, avec les skateurs et leurs baggy. Je nuancerais le propos, en disant que les skateurs portent les jeans très taille basse, ce qui fait que certes, on voyait leur caleçon, mais pas sous les fesses, parce que avec un jeans sous les fesses, c’est tout simplement pas possible de faire du skate, ou alors, autant se défroquer tout de suite !

Aujourd’hui, c’est vraiment SOUS les fesses que les jeans se portent pour certains :

 

C’est sûr que l’esthétique, c’est très relatif, et que du coup ça se discute pas trop. Moi, ça m’interpelle à plusieurs niveaux :

1)    ils doivent se geler le cul, puisqu’au final ce n’est que la fine étoffe du caleçon qui protège leur derrière des frimas, engelures et autres rhumes de cerveau…

2)    j’admire leur démarche, surtout quand il s’agit de jeans slims, donc serrés… sincèrement… la danse du papa pingouin a toujours la cote !

3)    Si à la rigueur, ils avaient tous un joli ptit cul bien rebondi… mais non !

 

Car c’est bien là le plus tragique au final :  qu’ils soient virils ou efféminés, ou assexués, ce qui me gêne le plus, c’est la disparition des fesses !Sérieux, le nombre de fois où je me suis retrouvée face à des derrières… plats comme l’encéphalogramme de JCVD. Pas de muscle, pas de chair. Mais des os, qui se voyaient d’autant plus qu’il n’y avait que le caleçon pour les cacher. La mode se discutera toujours, mais la plastique, ça non, il ne faut pas nous l’enlever ! Ces mecs sont à la libido ce que le régime Weight Watchers est à la gastronomie familiale…

 

Alors quand je vois qu’en plus de tous ces malheurs, les mecs se mettent à porter des sacs à main, et des T-shirts décolletés qui laissent entrevoir les 3 poils qui se battent en duel sur leur torse aussi peu galbé que leur derrière, forcément, je me demande où va le monde…

20 mai 2008

Le people du jour

L'avantage d'avoir cours à St Germain des Prés, c'est que ça donne l'occasion de rencontrer tout plein de peoples.
Ainsi, la semaine dernière, voici la célébrité mondiale que j'ai croisée, qui visiblement sortait de chez lui, à 2 pas de mon école , mon coeur en palpite encore d'émoi....




... ROLAND MAGDANE !! Celui-là même qui a fait de si bons sketchs !

Truc de ouf, non ?

15 mai 2008

Parfois, j'ai l'impression qu'Ils se foutent de nos gueules...

En tant que citoyen français vivant dans le pays des droits de l’Homme, vous pensez que vos droits sont protégés grosso modo en toutes circonstances.

Globalement, vous avez confiance en la Justice française, encore que souvent, vous la trouvez trop laxiste avec certains peut-être, notamment dans le domaine de la justice pénale*1 : quand vous entendez que certains criminels, notamment violeurs, sont relâchés après avoir purgé leur peine, ça vous hérisse le poil, et vous souhaiteriez presque voir la peine de mort temporairement rétablie.

Vous, bien sûr, vous ne vous sentez pas concernés. Vous êtes quasi-irréprochables (bon, OK, à part le tout petit excès de vitesse de la semaine dernière, mais vous étiez en retard pour aller chercher le petit au judo). Et même si un jour vous êtes pris en faute, et bien vous serez de bonne foi bien évidemment, et ne contesterez pas (ou juste pour la forme : vous étiez VRAIMENT en retard, et vous ne vouliez pas laisser le petit tout seul dans la rue, par les temps qui courent…).

 

Bon.

 

Et bien je suis désolée de vous décevoir, mais ce n’est pas pour autant qu’un jour, vous n’aurez pas affaire à la justice pénale, et même à la défense pénale. En effet,

la défense pénale concerne toute personne ayant commis ou étant victime ou témoin d’une infraction relevant du pénal. Il s’agit par exemple de personnes ayant été arrêtées par la police, placées en garde à vue, convoquées par le juge d’instruction, mises en examen ou encore devant comparaître devant l’un des 3 tribunaux pénaux (Tribunal de Police, Tribunal Correctionnel ou Cour d’Assises). Nous sommes donc tous potentiellement concernés par la défense pénale.

Dans cette perspective, il n’est pas inintéressant de se pencher sur les droits de la défense pénale, i.e les droits que tout individu doit se voir garantir au cours de la procédure pénale qui le concerne, qu’il soit témoin, victime ou accusé. D’autant que, ces derniers temps, à l’occasion de faits divers judiciaires, les médias ont dénoncé à de nombreuses reprises des manquements à certains droits fondamentaux dans la mise en œuvre de la procédure pénale. Ce constat (enfin, toutes proportions gardées) est inquiétant, car quand on parle droits de l’Homme, c’est indirectement et plus globalement au statut d’Etat de droit *2 que l’on touche.

Alors, la France, Etat de droit ? Lauréat des droits de la défense ou bonnet d’âne ? Un peu de patience, vous allez voir ça de suite, je vous garantis que ça vaut le coup !

Les droits de la défense regroupent un certain nombre de droits permettant à toute personne de se protéger contre la menace d’un procès pénal. Il s’agit, par exemple, du droit d’être informé de la procédure, du droit à un procès équitable, du droit d’être jugé par un tribunal impartial, du droit d’être assisté par un avocat, de disposer du temps nécessaire pour préparer sa défense ou encore d’avoir accès au dossier pénal. Citons aussi le droit de se taire, le droit d'être jugé dans un délai raisonnable, et le droit de contester une décision de justice.

Les droits de la défense recouvrent aussi le principe du contradictoire ainsi que le principe de l'égalité des armes. Le premier est étroitement associé au second : l'accusateur et la personne poursuivie doivent être en mesure de s'apporter mutuellement la contradiction, de discuter les preuves présentées et de verser aux débats tous les éléments qu'ils détiennent.

Le procès équitable ainsi garanti traduit le passage du droit du plus fort *3 au droit du plus juste, fondement essentiel de l'Etat de droit. Pour renforcer encore ces fondements, le législateur a décidé de protéger ces droits.

Les grands principes de la procédure pénale sont inscrits à l'article préliminaire du Code du même nom. Il stipule comme nous venons de le voir que la procédure pénale doit être équitable et contradictoire, et préserver l'équilibre des droits des parties. Mais elle doit aussi garantir la séparation des autorités chargées de l'action publique et des autorités de jugement. Les personnes se trouvant dans des conditions semblables et poursuivies pour les mêmes infractions doivent être jugées selon les mêmes règles. L'autorité judiciaire veille à l'information et à la garantie des droits des victimes au cours de toute procédure pénale. Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été établie.

Mais pour donner une force symbolique à ces droits de la défense, le législateur ne s’est pas contenté de mentionner ces principes dans le code pénal. Ainsi, le Conseil Constitutionnel a reconnu que le principe des droits de la défense résulte de l’article 16 de la déclaration de 1789 : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ». Vouloir rattacher les droits de la défense à cet article précis de la DDHC (même si contestable sur la forme) est un acte fort du législateur et de l’exécutif : cet article établit effectivement clairement le lien entre protection de droits et Constitution, autrement dit Etat de droit.

 

Ainsi, en théorie, le respect des droits de la défense semble garanti par de nombreux textes, légaux et constitutionnels. La volonté française de préserver ces droits est-elle pour autant à la hauteur de ce qui est attendu d’un Etat de droit démocratique ?

 

Et bien en fait, pas vraiment. Tout d’abord, parce que la valeur constitutionnelle des droits de la défense n’a été reconnue que très tardivement, et encore, de manière insuffisante. En premier lieu, il est bon de préciser que le Conseil Constitutionnel n’a reconnu que le 30 mars 2006 (non non, ce n’est pas une blague), que le principe des droits de la défense résulte de l’article 16 de la DDHC de 1789, i.e que ces droits ont valeur constitutionnelle.

Un des droits de la défense les plus emblématiques est la présomption d’innocence. Or, celle-ci ne fut introduite dans le droit français qu’en 1994, et encore uniquement dans le Code civil, à l’article 9-1 : « Chacun a droit au respect de la présomption d’innocence ». Le législateur ne précisait, et ne précise toujours pas ce qu’il entend par « présomption d’innocence », d’où la difficulté de protéger quelque chose qui n’est pas défini en tant que tel.

Aussi, de nombreuses personnes citent en exemple la loi Guigou relative à la protection de la présomption d’innocence et aux droits des victimes, qui a marqué un grand pas en avant dans la protection des droits de la défense. Or, cette loi n’a été adoptée que le 15 juin 2000 !

Ces omissions semblent d’autant plus paradoxales, que la France est un pays traditionnellement de droit écrit, où tout remonte à des textes précis. Le fait de ne pas préciser, expliciter concrètement ce qu’est la présomption d’innocence est d’autant plus dommageable qu’en droit pénal, l’écrit a une force particulière. Or, le fait de se référer à un droit écrit précis est particulièrement nécessaire aujourd’hui, car les acteurs du procès pénal sont soumis aux pressions de l’opinion publique.

 

Pour le législateur et l’exécutif, les droits de la défense ne semblent donc qu’être de grands principes vides de sens. L’exemple de la présomption d’innocence illustre particulièrement bien les paradoxes qui existent entre la volonté théorique de protéger les droits de la défense, et la pratique. Ainsi, la Constitution française de 1958 n’évoque pas en soi la présomption d’innocence, pas plus qu’elle ne définit la détention arbitraire pourtant évoquée à l’article 66 (« nul ne peut être arbitrairement détenu »). Cet article se contente de préciser que sa propre mise en œuvre relève de la procédure pénale.

Or, jusqu’en 2001, le code de procédure pénale ne mentionnait pas une seule fois le principe de présomption d’innocence. C’est n’est qu’à l’occasion de la promulgation de la loi Guigou du 15 juin 2000 qu’ont été ajoutées à l’article préliminaire du Code de procédure pénale ces lignes : « Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie ». Autant dire que jusqu’en 2001, rien dans la loi ni dans la procédure pénale ne garantissait le respect de ce principe.

Pourtant, l’article 7 de la DDHC - déclaration ayant valeur constitutionnelle depuis 1971- stipule que « nul homme ne peut être arrêté, accusé ni détenu  que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrites ». En omettant précisément de déterminer, dans la loi et le code de procédure pénale, ce que sont la détention arbitraire et la présomption d’innocence, le législateur bafoue un des droits de l’Homme qu’il a pourtant reconnu dans le bloc de constitutionnalité ! Il devient alors légitime de se poser la question de la volonté véritable du législateur de protéger les droits de la défense, tant celle-ci ne semble être qu’une déclaration vide de sens.

Le besoin de sécurité de plus en plus prégnant dans notre société, la tendance à la victimisation et la volonté des médias de relayer de plus en plus les faits divers judiciaires laissent le champs libre aux émotions dans de grands débats politiques et sociaux. Dans le même temps, les contradictions entre l’intention de protéger les droits de la défense, et l’insuffisance des moyens mis à disposition pour atteindre cet objectif compliquent encore davantage la tâche des acteurs de la défense pénale.

Il me semble que l’occasion est alors venue pour l’Etat français de combler ces lacunes et de se montrer à la hauteur de son rôle affiché de défenseur des droits de l’Homme.

 

 

*1 le droit pénal vise à punir une personne ayant commis une infraction, tandis que le droit civil a pour but d’amener une personne ayant causé des dommages à les réparer.

*2 Etat de droit : garantit que le fonctionnement des relations au sein d’un Etat entre citoyens et gouvernants n’est gérée que par la Loi (lois, Constitution etc), elle même approuvée par un vote démocratique.

*3 cf ancien système des Ordalies, ou jugement par une épreuve de force

12 mai 2008

She is ALIVE ! Alive....




Oui, plus de 3 mois sans bloguer, j'avoue qu'il y a de quoi en douter (du fait que je sois vivante, pour ceux qui suivent). Ce n'est pas que je n'y ai jamais pensé (à re-écrire sur ce blog, pour ceux qui suivent). C'est juste que d'une part, je suis relativement pas mal occupée. Et que d'autre part, j'ai un cerveau de tapir : si je ne fais pas les choses auxquelles je pense dans les 2 secondes qui suivent, et bien j'oublie...
Et d'oubli en pas de temps, de débordement de travail en re-oubli, de re-re-oubli à jour de flemme, et bien on reste des mois sans écrire. 
A l'inverse, le côté positif, c'est que ça laisse le temps de réfléchir au pourquoi de la chose. C'est vrai, pourquoi ai-je créé ce blog en premier lieu ?

Pour assouvir mon désir secret d'être écrivain, certes. 
Pour le plaisir de me donner en spectacle, aussi. Me permettre de mettre en scène ma vie, de supprimer les passages qui ne me plaisent pas, ou les enjoliver. Avoir la sensation de me réapproprier une vie que je semble parfois subir plutôt que choisir.
Pour me vider la tête de ce qui me pourrit ou qui me fait mal, et que je n'ai le courage ou l'envie de dire à personne. Une sorte de thérapie, quoi. 

Aujourd'hui, j'ai de nouveau envie de m'investir dans ce blog. Pour toutes les raisons que j'ai évoquées ci-dessus. Mais aussi car une nouvelle idée a germé dans mon esprit. Un nouveau désir. Celui de partager. Partager mes expériences, mes découvertes dans le monde du marketing. Autant jusque-là, mes délires étaient principalement de l'exhibitionnisme. Autant maintenant, en plus de cela, j'ai vraiment le sentiment de pouvoir transmettre des choses. 
Tous les jours, je découvre, je picore, je me délecte, voire même je suis fascinée par certaines choses que j'apprends. Et je me dis, mince, si ça se trouve, ya d'autres gens sur la Toile qui pourraient être intéressés, ou qui trouveraient ça marrant. Ca ne coûte pas grand chose, après tout...

Donc voilà, je vais reprendre le fil de mes élucubrations habituelles, en y ajoutant un petit peu de la nouvelle Chachou. Me discipliner pour rendre son panache d'antan à ce Petit Nuage (*** autodérision***), et reconquérir à la sueur de mes petits doigts boudinés tapotant sur ce clavier d'un blanc presque immaculé mon fidèle lectorat. Et quelques p'tits nouveaux, si possible. 

Alors, je vous dis à très bientôt, pour de nouvelles aventures...

31 janvier 2008

Les premiers pas de Chachou dans le marketing

Peut-être le saviez-vous, mais je suis désormais en master, plus précisément en master marketing. Discipline qui demande boulot, créativité, esprit de synthèse et d'analyse, mais qui en retour possède le grand atout de me faire découvrir plein de trucs sur mes pairs. 

Je suis en ce moment sur un projet pour mon école. Cette dernière a décidé cette année de diviser l'ancien master "Communication et marketing" en 2 masters distincts, d'un côté le master marketing, de l'autre l'Ecole de la Communication. Le problème, c'est qu'elle a merdouillé au niveau de la stratégie de promotion et de communication sur cet évènement. Du coup, les élèves se sont inscrits à l'Ecole de la Communication, et pas en master marketing, d'où une promo mini (je ne m'en plains pas, loin de là) et bien sûr moins de sous pour l'institution. Comme notre école ne manque pas de culot, elle a décidé de pallier ce manque à gagner en nous faisant bosser, nous, sur la problématique suivante : que faire pour promouvoir le master marketing, et que tout plein d'élèves s'inscrivent à la rentrée prochaine ?

Projet passionant, pour lequel nous avons du sonder les élèves pour savoir concrètement qu'est-ce qui avait merdé, du moins comment ils ressentent la chose. Et je dois dire qu'en dépouillant la première centaine de questionnaires (oui, le travail du marketeur est parfois ingrat), nous n'avons pas été déçus ! 


Le premier constat, qui ne nous a pas surpris mais qui a plutôt confirmé nos intuitions, c'est que les élèves n'avaient pas été au courant de la création de ce master. Pas étonnant, puisque jusqu'en septembre, il ne figurait nulle part sur la maquette pédagogique visible sur le site Internet, ne dépendant d'aucun secrétariat, bref, un fantôme. 
Du coup, pour savoir sur quels axes insister dans l'information des élèves, on leur a demandé quelle était l'image qu'ils avaient du marketing.


Heureusement que nous ne sommes pas pessimistes ni susceptibles, parce que tout cela dénotait à la fois une désinformation totale de ces étudiants, mais surtout un certain endoctrinement franco-français bobo, qu'on peut résumer ainsi : le commerce, c'est caca.
Je vous jure, certaines réponses m'ont négativement surprise, moi qui naïvement pensait que seuls les français d'un certain âge pouvaient avoir cette mentalité. Mais non, je dois dire que nous sommes et serons encore longtemps un peuple d'assistés, si j'en crois l'opinion ainsi exprimée de la jeune génération !


Déjà, la définition du marketing reste très floue pour eux, ce en quoi je ne les blâme pas. Ils reconnaissent que c'est nécessaire dans toute entreprise, et que c'est une discipline aux débouchés prometteurs, tout en donnant une définition du marketing qui reste très proche de la communication. 
J'en profite donc pour éclaircir ce point ici : le marketing ce n'est pas la com' ou la pub. Le travail du marketeur vient en amont : il s'agit principalement d'analyser (le marché, la concurrence, les produits, les tendances, les attentes des consommateurs...), de comparer, et au final de faire des recommandations stratégiques de différentes natures (ne pas lancer ou ne pas lancer tel nouveau produit, viser plutôt telle cible, prendre telle entreprise comme exemple, lancer une campagne de communication pour améliorer l'image de marque, baisser les prix, investir dans tel produit etc). Le marketeur briefe le communiquant sur les points qu'il faut faire ressortir, le message à faire passer, la cible, il lui donne un budget et une deadline, mais en aucun cas il ne propose ou créé le support de communication. Il accepte ou refuse seulement les propositions qu'on lui fait. 

Le travail du marketeur est donc avant tout analytique ; la créativité s'exprimant avant tout dans les solutions proposées. En effet, tout est potentiellement faisable, il suffit d'expliquer pourquoi. La créativité est aussi nécessaire dans la manière d'appréhender les choses : même si on ne peut échapper à un certain nombre de données objectives (sondages, bilans financiers, tendances du marché), l'interprétation ou l'extrapolation reste libre. 
Enfin, je tiens à préciser que le marketeur fait des recommandations, mais que la direction de l'entreprise peut ne pas en tenir compte (ça a été le cas par exemple pour les Lunchables de Kraft, qui ont été un flop monumental en France)
Voilà pour la mise au point sur la définition du marketing.


Or, cette réalité est loin de ce que nous avons pu lire dans ces questionnaires. En gros, le marketing semble servir à vendre des produits de merde à des gens qui n'en ont pas besoin. C'est clair, d'ailleurs c'est pour ça que l'on fait des questionnaires pour connaître les attentes des clients : pour faire tout le contraire !
Mais ce qui me choque le plus dans ce genre de sentences, c'est le présupposé sous-jacent que le client a toujours raison et est par définition exploité par les entreprises sans scrupules. Alors que bon, je sais pas, en tant que consommatrice, je considère que c'est moi qui ait le choix, et par là-même le pouvoir de sanction sur un produit que je juge inutile voire merdique : je n'achète pas, l'entreprise fait moins de CA, moins de bénéfice, et finit par retirer le produit du marché, et point. 


Je dois être un peu conne et naïve, à mille lieues de la lutte des classes qui se déroule dans les rayons des supermarchés, parce que en fait ça marche pas comme ça. De ce que je peux constater, les gens sont en fait dotés à leur naissance d'un droit inaliénable : celui de consommer, et ce malgré la différence de dotation en patrimoine et en liquidités. L'homme est né pour consommer, et les entreprises profitent lâchement de ce fait pour leur extorquer de l'argent, BEURK, c'est mal, c'est sale, ça pue ! Les banquiers sont des salauds quand ils refusent d'accorder un prêt à des smicards pour qu'ils s'achètent leur écran plat, car MERDE, ils y ont droit, tout comme les bourgeois ! 


Franchement, je ne sais pas quoi dire... Les Français attendent de plus en plus qu'on leur dise quoi faire, tout en râlant quand on le fait. Ils sont tellement incapables de se prendre par la main que maintenant c'est le gouvernement même qui doit leur dire qu'il ne faut pas manger trop gras, trop sucré, trop salé ; qu'il ne faut pas fumer, ni boire au volant. Ce sont les banquiers qui doivent expliquer à leurs clients ce qui pourtant me semble relativement instinctif : on ne dépense pas l'argent que l'on n'a pas, on rembourse ses dettes avant d'en contracter de nouvelles. Ce sont les instituteurs qui doivent inculquer des valeurs que certains parents n'inculquent plus aux enfants. On délègue, on externalise, on se déresponsabilise !

Certes, c'est injuste qu'il y ait des riches et des pauvres, ouais, dans une société idéale, tout le monde devrait pouvoir accéder à tous les biens et les services sans distinction. Mais notre société n'est PAS idéale, c'est nul mais c'est comme ça. Il faut se battre pour que ça change, je suis d'accord.


Sauf que j'ai l'impression que les gens prennent le combat par le bout inverse : ils s'attaquent à la conséquence, ce qui les met EUX dans la merde, et ne fait en rien avancer le combat social ! Est-ce en achetant cet écran plat à crédit que l'on va donner aux générations futures les moyens de le faire ?


Je vous laisse méditer là-dessus, et si le sujet vous intéresse, je vous parlerai de la théorie de l'engagement, aka les théories de la manipulation à l'usage des honnêtes gens. 

Comme un dimanche de décembre à Deauville...






... un petit peu de douceur dans ce monde de brutes...

23 janvier 2008

Ah ouais, quand meme...

... 1 mois et 13 jours que je n'ai pas blogué !! Ca craint franchement. D'une part, parce que j'aimais bien les minis débats qui avaient lieu ici, les enchaînements de commentaires, parfois de gens que je ne connaissais ni d'ève ni d'adam. Et d'autre part, parce qu'écrire reste un immense plaisir pour moi. 
Pourquoi alors ce silence assourdissant ?
Bof, rien de bien original. Manque de temps, du moins non-concordance des moments de temps libre et d'inspiration (c'est quand j'ai pas le temps que j'aurais plein de choses à dire, et inversement réciproquement). Et puis, aussi le fait que moins j'en fait, plus j'ai honte, et moins j'ose faire, etc etc. 
Et puis toujours, en fond, LA question existentielle : pourquoi ? Pourquoi me lirait-on ? Pourquoi se donner en spectacle ? Quel intérêt, pour moi et pour les autres ?
En effet, autant mon blog avait un sens l'année dernière quand j'étais en Pologne, en ce qu'il permettait à mes proches d'avoir des nouvelles de moi.
Mais là ?

En fait, c'est la même chose si j'y réfléchis. Car mes proches ne sont pas plus physiquement proches de moi parce qu'ils sont dans le même pays que moi. Pire, j'ai ce sentiment douloureux et grandissant que plus le temps passera, moins je serai proche d'eux. On se voit de moins en moins souvent, de moins en moins longtemps. On partage moins. Je ne me sens plus chez moi dans la maison de mes parents. Pire, j'ai le sentiment, quand j'y suis, d'être un passager clandestin, ce qui m'incite encore moins à y aller. 
Pour autant, je n'ai pas encore de chez moi, et pour tout dire, je ne me sens pas encore "propriétaire" de ma propre vie. Je suis dans cette phase transitoire bâtarde, où c'est mieux que... mais pas encore tout à fait. Où on sent le truc se rapprocher... et rester pour autant insaisissable. Où l'on travaille, en sentant la finalité toute proche, sans pour autant pouvoir l'appréhender. Le flou artistique quoi.

Alors bon, on se lève tous les matins, avec pour objectif d'atteindre la fin de la journée sans trop de casse, voire si possible avec quelques satisfactions. Ya des jours avec, et des jours sans, sans que la balance penche jamais d'un côté ou de l'autre. On fait plein de choses, on croise plein de gens, on a plein de projets, d'objectifs, de deadlines. Parfois, on est lucide sur le fait que l'on est happé par un tourbillon, mais on y replonge pour autant. Les moments de grâce, on ne les apprécie qu'en ce qu'ils arrivent après et avant ce tourbillon. La vie ne me contente ni ne me mécontente : c'est ma vie, point, et elle est là, c'est le principal. 

Mais on ne peut s'empêcher, malgré tout, de croire en ce qui viendra après. On reste tous persuadés que ce n'est qu'une transition. Mais qui leurre-t-on ? Le doute nous imprègne toujours. Est-on vraiment heureux, ou veut-on s'en persuader ? Il n'y a qu'en ayant répondu à la 2e question que l'on peut acquiescer à la première...