20 novembre 2007

Chroniques de la grève ordinaire - 2

L'heure est venue pour moi de mettre fin à ce suspense insoutenable, à savoir : comment me rends-je à mes cours tous les jours en cette période de grève ??
D'abord, un petit commentaire : j'ai été agréablement surprise par votre participation, qui a atteint l'équivalent de l'Anapurna pour vous donner une idée du sommet que ça représente pour moi, un sommet donc... de 10 participants, et oui, c'est incroyable, c'est merveilleux !!! Bon, je soupçonne fortement que certains aient participé plusieurs fois, mais chut, ne boudons pas mon immense succès.
Donc, comment la Chachou s'est-elle rendue en cours (et se rend toujours, d'ailleurs... trève de commentaires...) pendant cette grève (la 2e en 1 mois, oui oui, ça mérite d'être souligné)(j'arrête là ou je risque de devenir vulgaire) ???
Et bien, j'ai le plaisir de vous annoncer que vous avez tous répondu partiellement bon à la question. Sauf les crétins qui ont répondu Vélib'. Franchement, avec un tel traumatisme et des bleus au cul pendant 3 jours, vous pensiez vraiment que j'allais remonter en selle ? Qui plus est par ce temps ? Que nenni ! (Ah ben non, c'est le cheval qui nenni, pas le vélo...)(ppppppppppffffffffffffffffff...)
Donc, revenons à nos moutons. J'ai combiné plusieurs attitudes :
- marche jusqu'à Olympiades ligne 14, puis changement à Châtelet pour la 4 jusqu'à St Germain.
Inconvénients : la 4 étant une des rares lignes à marcher, elle est over-blindée, genre boîte de sardines + compression de César. Résultat : des agents de la RATP et des flics régulent le trafic avant même le quai, pour éviter que ce dernier soit bondé. En effet, moins de personnes descendent à Châtelet que de personnes qui y montent, donc certaines doivent rester à quai et attendre le prochain metro. Le flot s'écoule mal, et il faut être patient et aimer le contact avec son prochain. Ce qui est amusant, c'est la technique développée par ces agents, et surtout de voir l'évolution de cette technique depuis le début de la grève. Au début, seuls quelques agents limitaient un corridor incertain avant la correspondance, pour faire attendre les gens en attendant que le quai se vide. Quand la voie était libre, des agents postés sur le quai criaient aux agents postés avec nous en bas de l'escalier de lâcher le troupeau. Et on montait bien sagement, piaffant d'impatience à l'idée d'aller s'entasser violemment dans un wagon avec nos congénères. Là, on note une nette évolution : les agents ne se donnent plus la bras pour délimiter le corridor de cette transhumance humaine, mais utilisent des bandes blanches et rouges en plastique (comme celles utilisées par la Police pour délimiter un périmètre d'accidents). Plus de cris pour faire passer le message du quai au couloir, mais des talkie-walkies. Ah je vous jure, c'est impressionant toute cette débauche de moyens !! C'est plus "Les experts à Miami" mais "Les experts ) Châtelet" !!
Mais du coup, force est de constater qu'en cumulant le temps d'attente dans cette antichambre du quai, plus le temps d'attente sur le quai, plus le voyage... et ben c'est pas des masses rapide. D'où adoption du plan B :
- métro ligne 14, sortie à Châtelet au niveau de la rue de Rivoli, puis ballade à pinces jusqu'à St Germain, via le Pont Neuf, le quai Conti, le quai Malaquais et la rue des Saint Pères. Ballade d'une vingtaine de minutes, pas désagréable quand le temps est beau, qu'il ne fait pas froid ou ne pleut pas. D'ailleurs, un jour, j'ai croisé VGE, qui se rendait en bagnole à l'A Qu'ya Des Mies françaises. Trop top glamour, nan ??
Mais de fait, après une semaine à ce rythme là, la Chachou en a un peu marre... en effet, le temps de trajet est en moyenne de 45 min à 1h, ce qui fait 2h aller-retour, ce qui fait un rapport coût/avantage pas top quand on a 2 heures de cours le matin et 2 le soir, et que l'on ne peut décemment pas rester 7h à l'école entre les 2 cours pour bosser... 4h de trajet pour 4h de cours, c'est pas top. Donc, la Chachou va boycotter certains cours qui sont dans cette configuration-là, pour n'avoir à faire qu'un aller-retour par jour. Parce que bon, la ballade est sympa, mais quand on finit les cours 3 fois par semaine à 21h15, on a qu'une envie, c'est de rentrer le plus vite possible dans son chez soi, avec sa colloc' chérie pour lui masser les pieds.
Donc félicitations, tous ceux qui n'ont pas voté pour le tapis volant ou le vélib' ont gagné !!
Et, pour les Parisiens, je dirais que JE VOUS AI COMPRIS, et que la Force soit avec vous !!
Et pour les autres... Lucky you !!

A Paris...


A Paris, dans le métro, on en voit passer des gens...



... et puis d'autres...


... et encore d'autres...


... et puis, à un moment, on ressurgit quelque part à la surface, et là, on voit des choses, parfois originales, qu'on ne s'attendait pas à trouver ici...



... et on finit enfin par apprécier la vue que l'on a devant soi .




14 novembre 2007

Chroniques de la grève ordinaire...

Les grèves à Paris, c'est comme Noël : l'atmosphère est toute différente, particulière. La différence, c'est qu'au lieu de recevoir tout plein de cadeaux de la part d'un gros bonhomme au nez et aux vêtements rouges, on entend des discours de syndicalistes, dont Monsieur-j'ai-la-coupe-au-bol-gratuite-chez-mon-coiffeur-ancien-taulard-que-j'aide-à-se-réinsérer (en plus vous avez vu il a des espèces de pattes qui pendouillent en plus... ppfffffffffffffffffff... comment tu veux être crédible face à tes interlocuteurs avec une telle dégaine ?)(moui enfin sauf qu'au niveau des interlocuteurs sarko ou darcos sont pas vraiment mieux lottis, avec l'excuse en moins d'être syndicaliste donc pauvre) et pis on se retrouve à faire des plans savants de calcul d'itinéraire.
Mais niveau ambiance... ça vaut quand même le coup d'oeil, et pis je préfère faire contre mauvaise fortune bon coeur, en conchiant dans ma tête seulement ces enculés de grévistes comme celui que j'ai entendu ce matin : "oh ben nous on veut pas discuter hein, on veut pas de compromis, juste le retrait pur et simple du projet". On m'appelle Sainte Chachou, je sais.
Donc, atmosphère, atmosphère...
Dans la foule de courageux pélerins, il est amusant de faire liste des différents destriers que chevauchent ces Croisés des temps modernes. Florilège :
- le vélo (classique)
- la trottinette
- le skate
- le roller
Alors après la monture, il faut voir les dégaines. Certains visiblement ne souhaitent pas se départir de leur costard, mais par esprit pragmatique, consentent à enlever leurs escarpins pour vêtir des baskets. D'autres semblent trimballer leur maison sur leur dos, probablement en prévision d'un squattage sur leur lieu de travail même.
Après, il faut aussi analyser l'état d'esprit de la personne. Il y a ceux qui ont l'air de prendre du plaisir à redécouvrir Paris à bord de leur fidèle Vélib', et qui pédale le nez au vent, finalement pas mécontents de sortir des couloirs de métro. Il y a ceux que ça fait visiblement chier, qui pédalent dur ou marchent à grande enjambées pressées, un air indigné et agacé scotché au visage, scrutant les réactions des autres passants, attendant probablement un petit signe de connivence, "ah oui c'est vraiment des gros enculés ces grévistes". Il y a ceux qui s'en foutent, qui ne sont ni excédés ni contents, qui font juste ce qu'il y a à faire pour arriver à l'heure au boulot ou en cours. Et il y a enfin les autochtones, qui prennent ce trajet d'habitude, et qui sont surpris de voir ces nouveaux arrivants dans le paysage de leurs trajets quotidien. Qui s'en amusent. Qui peut-être les plaignent.
Devrais-je remercier les grévistes de nous faire ce cadeau pré-Noël ?
Faudrait pas pousser mémé dans les orties, c'est pas parce que j'ai décidé de faire avec que je cautionne ou même que je suis d'accord. J'emmerde et je trouve terriblement égoïstes les connards passéistes qui refusent l'idée même de négociation, et pour qui compromis = compromission. Je les pousserais volontiers dans le vrai monde de l'entreprise, cours d'économie de base à l'appui, données démographique comme preuve, pour leur faire comprendre l'inanité de leur attitude. Je crache à la gueule de ceux qui ne rejettent pas en bloc, mais qui attendent que le gouvernement propose une alternative. Je respecterais profondément celui qui arrivera à la table de négociation en disant : je suis pas d'accord avec votre projet, alors je vous propose une alternative. Ce mec là n'a cependant pas l'air d'exister, à part sur mon Petit Nuage.
Sur ces considérations, je m'en vais donc rejoindre le pays des rêves.
Quant au moyen de locomotion utilisés pendant cette période... vos réponses à mon quizz sont intéressantes, mais comme il reste quelques jours avant la clôture de ce sondage, je ne vais pas tuer le suspense.
Bonne grève à tous !

13 novembre 2007

Tous les soirs à 20h, la Chachou a peur...

Ce soir, j'ai regardé le JT. Ca ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Eh ben, comme dans la chanson de Mickey 3D, j'ai eu peur.
La grève. RATP, SNCF.
Les blocages des universités de Rennes. Les CRS. Les étudiants qui bloquent la fac malgré la décision majoritaire de ne pas bloquer l'université.
Les étudiants dans ma ville natale de Tours qui bloquent la gare (sont cons hein ?!! Nan avouez que c'est rigolo de bloquer une gare ou de toute manière il n'y a pas de trains à cause de la grève SNCF...) et qui foutent presque le feu.
Et, en guise de conclusion formidable, l'heureux dénouement de la série BD XIII, où l'on apprend enfin l'identité de l'espion.
Ouais, ce soir en regardant le 20h, j'ai eu peur.
Peur devant toute cette violence, ce bordel, cette contestation stérile, cette obstination de tous et toutes, ce manque de respect qui fait que même les étudiants n'acceptent pas les décisions prises démocratiquement par leurs pairs.
Peur aussi du traitement de l'info par les médias. Je n'avais pas réalisé à quel point les chaînes publiques s'étaient TF1-isées. Service public ? Ce mot semble avoir brusquement, insidieusement changé de sens. Je ne suis pas une téléspectatrice exigeante, mais j'espérais juste naïvement pouvoir avoir accès à une information de qualité avec un minimum d'analyse sur mes chaînes de service public.
Même sur la 5 ça commence à partir en couille ! Dieu sait que j'étais loin d'être tout le temps d'accord avec Schneiderman par exemple. Mais il faut lui reconnaître le fait qu'il proposer une véritable info alternative, et qu'il acceptait la critique même quand elle le concernait personnellement. Eh ben il est même plus la.
Heureusement qu'il y a Midi les Zouzous. Là au moins, je sais que mes attentes ne seront pas déçues...

Moi et mon nouveau Mec...

Il n'est pas grand ni musclé et sent encore moins le sable chaud. Il est plutôt petit et blanc, discret, silencieux. Pourtant, c'est avec lui que je vais passer les prochaines années de ma vie, pour le meilleur et pour le pire. Je le trouve si beau, que j'irais presque jusqu'à l'appeler Clive, ou Brad.
Je sais, ça arrive un peu brutalement, ça paraît très rapide, il y a quelques jours encore on ne se connaissait pas, et là... le coup de foudre quoi.
Mes parents et mes frères aussi étaient choqués au début, et puis finalement ils l'ont plutôt bien pris. Ils trouvent même qu'un tel changement, ça peut être salutaire.
Après, il est vrai que j'ai dû payer cher pour l'avoir, mais je me dis que quand on aime, on ne compte pas.
Quoi, j'ai dit Mec ? Oups, ah ben non, en fait, c'était Mac...
Ben oui, ma période de schkoumoune a atteint son apogée quand le réparateur m'a annoncé la mort cérébrale de ma précédente bestiole, induisant du même coup la nécessité d'hypothéquer mon rein droit afin de me payer un autre joujou, enfin dans le cas présent un vrai bijou. Je devais à la base l'acheter cet été, avec les fruits d'un hypothétique travail. Bon, ça arrive maintenant, tant pis... Mais au moins, tout marche. Et comment !!
Donc voilà, maintenant que j'ai Internet ET mon Mac, je vais pouvoir revenir polluer sans vergogne les pages vierges de la Toile. Yeah baby !!