10 décembre 2007

Ce qui me fait gueuler en ce moment

Oui, je suis d'une humeur de chien depuis 2 semaines facile. Fatigue, boulot, imprévus, manque de bol... tout ça cumulé fait que oui, je suis relou, et oui, je râle. Beaucoup. Un peu comme si ma vie dépendait, dans le sens où si on ne m'entend plus râler, c'est que je suis morte. Et puis, ça me permet de vider mon sac, de me défouler un minimum. D'aucuns diront que je suis une râleuse déjà au naturel. Ce à quoi je répondrais que en fait non, pas trop, c'est plutôt eux qui n'acceptent pas que l'on ose remetter ainsi en question son bonheur personnel (vous savez, cette fameuse dictature du bonheur... où le fait de savoir d'autres gens plus malheureux que vous est censé vous rendre content... ah, ça y est, vous voyez de quoi je parle ?). C'est vrai, relativement, je ne râle vraiment pas beaucoup. Et quand je râle, ben ouais, j'assume, je râle, et alors ? Je peux aussi intérioriser cette violence jusqu'à ce qu'elle ressorte en explosion. Pour avoir testé, je dirais que c'est pas la solution idéale.

Bref.

Donc si vous aussi vous êtes dans un état moral comparable au mien, et que vous cherchez une solution pacifique pour vous sentir mieux, voici des sujets idéaux pour une râlerie collective, inoffensive et bienfaisante, voire jouissive :

- les affiches des Galeries Lafayette dans le métro : Beigbéder pose en jeans, torse nu, un bouquin à la main, son oeil torve fixant visiblement ce qu'il pense être le petit oiseau. Bon, à la base, voir Beigbéder, d'autant plus à moitié à poil, ça me réjouit pas trop, mais bon, pas de quoi râler. Nan, ce qui me met en rage, c'est le texte, la légende de cette affiche, qui est, je vous le donne en mille : "l'Homme".
RRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH ! Mais non, faut pas déconner là les gens de la pub ! Arrêtez le crack deux minutes, merde quoi ! Beigbéder, un homme ? Beigbéder, le symbole, la quintessence de la masculinité ? Si ce n'était pas aussi offensant, j'en rirais. Sauf que ça m'offense terriblement. M'enfin c'est vrai quoi, z'avez vu ces bras rachitiques, ce dos vouté, cette absence tragique de poils (pourtant Dieu sait que j'aime pas trop les poils... mais un minimum syndical, c'est pas trop demander quand même !), ce faciès inexpressif qui donne envie de le baffer, de le secouer, de lui faire bouffer son bouquin ? Et encore, ce n'est que l'apparence. Parce que après, sur le contenu de son oeuvre littéraire (si on peut l'appeler ainsi) et sur les prestations publiques du zozo en question, y'aurait de quoi redire. Franchement, ça vous donne envie un mec qui proclame de manière dictatoriale, comme ça, pouf, que l'amour dure trois ans ? Qui se croit faire une révolution dans la vie sexuelle et conjugale de ses lecteurs en lançant de telles hypothèses ? Faut pas déconner quoi.



- le principe de la grève RATP de mercredi : la grève préventive. En gros, il s'agit de faire chier de nouveau les parisiens et franciliens 3 semaines après la dernière grève, et cela sous le prétexte de "maintenir la pression pendant les négociations". Haha, laissez-moi rire. La seule pression que vous maintenez, vous, les CFDT de la RATP, c'est celle des usagers contre vous. Ces usagers excédés, qui du coup n'hésiteront franchement plus entre la politesse forcée et le vrai coup de poing dans la gueule si un jour vous vous retrouvez en face d'eux. J'ai aussi lu que certains d'entre vous voulaient faire une grève de 59 minutes, histoire de ne perdre qu'une heure de salaire dixit le délégué syndical que vous avez élu. Alors là, c'est formidable, j'applaudis des 4 mains ! En tant qu'usager, j'apprécie complètement ce concept. Les mecs des syndicats ont fait vraiment un boulot remarquable en termes de créativité. Juste, j'ai du mal à voir à quoi ça sert concrètement... Alimenter le Guiness Book avec le record de la grève la plus courte ? Enfin je sais pas, c'est quoi l'objectif là ? J'ai une petite proposition pour vous les mecs : si au lieu de vous demander en permanence quand et comment vous allez faire grève, si vous vous creusiez un peu plus pour savoir comment bien faire votre boulot ? Faut pas déconner quoi.



- les collègues de travail : ceux que vous ne comprendrez jamais, et réciproquement. Ceux avec qui vous êtes obligés de bosser, qui sont gentils, travailleurs, que vous aimeriez aimer... mais ça ne passe pas. Ceux qui ne vous écoutent pas quand vous essayez de parler. Qui veulent faire de leur manière, même en sachant que ce n'est pas la plus appropriée. Et surtout, surtout, qui vous font perdre votre temps. C'est-à-dire qu'ils ont une vision très jusqu'au-boutiste du travail d'équipe, genre il faut tout le temps se voir, et écrire le rapport ensemble, tous les deux devant le même écran d'ordinateur, lire les mêmes documents etc. Alors que se répartir les tâches et s'y tenir, quitte à faire une petite mise au point à la fin, est un gain de temps énorme. Mais non, trop facile. D'autant que ces personnes là, en général, ont l'enthousiasme étouffant, décourageant, agaçant. Celui qui vous met sur les nerfs. Ce que le collègue ne comprend d'ailleurs pas : comment peut-on ne pas être motivé par ce boulot, c'est vrai quoi !?! Vous ne lui en voulez pas, au contraire, vous essayez de le comprendre. Mais vous tombez toujours sur le même constat navrant : il vient de Vénus, et vous de Pluton (ou n'importe quelle planète très éloignée de la première).


- les supérieurs hiérarchiques : no comment.



- les ouvertures faciles



- la pénurie de clous de girofle au supermarché



- le fait d'avoir à s'épiler, quand même, de temps en temps (la subversion poilistique à ses limites)



etc etc.

ET VOUS, c'est quoi vos derniers sujets de râlage récurrents ?

05 décembre 2007

Comment on reconnait...

... qu'on est devenue, au moins en partie, une "parisienne" ?


--> Quand on râle, intérieurement ou pas, après les gens qui encombrent le passage, dans la rue, dans les escaliers des stations de métro, quand on a envie de secouer les gens qui sortent de la rame de métro et restent plantés devant la porte à choisir quelle sortie ils vont prendre, quand on a envie de taper les djeunz qui se déplacent en ban de morues sur des trottoirs sui font 1m de large, et à 2 à l'heure en plus. Alors que c'est exactement ça que je faisais moi-même lors de mon premier mois à Paris.



... qu'on commence à être vraiment, vraiment fatiguée ?

--> quand on a l'envie furieuse de tuer ces mêmes personnes à coup violents de bouquins de gestion sur la gueule. Que l'on a des crises de larmes qui arrivent, pouf, comme ça. Quand on a faim mais pas le courage de manger. Quand on se rend même pas compte que Noël, c'est bientôt.