14 novembre 2007

Chroniques de la grève ordinaire...

Les grèves à Paris, c'est comme Noël : l'atmosphère est toute différente, particulière. La différence, c'est qu'au lieu de recevoir tout plein de cadeaux de la part d'un gros bonhomme au nez et aux vêtements rouges, on entend des discours de syndicalistes, dont Monsieur-j'ai-la-coupe-au-bol-gratuite-chez-mon-coiffeur-ancien-taulard-que-j'aide-à-se-réinsérer (en plus vous avez vu il a des espèces de pattes qui pendouillent en plus... ppfffffffffffffffffff... comment tu veux être crédible face à tes interlocuteurs avec une telle dégaine ?)(moui enfin sauf qu'au niveau des interlocuteurs sarko ou darcos sont pas vraiment mieux lottis, avec l'excuse en moins d'être syndicaliste donc pauvre) et pis on se retrouve à faire des plans savants de calcul d'itinéraire.
Mais niveau ambiance... ça vaut quand même le coup d'oeil, et pis je préfère faire contre mauvaise fortune bon coeur, en conchiant dans ma tête seulement ces enculés de grévistes comme celui que j'ai entendu ce matin : "oh ben nous on veut pas discuter hein, on veut pas de compromis, juste le retrait pur et simple du projet". On m'appelle Sainte Chachou, je sais.
Donc, atmosphère, atmosphère...
Dans la foule de courageux pélerins, il est amusant de faire liste des différents destriers que chevauchent ces Croisés des temps modernes. Florilège :
- le vélo (classique)
- la trottinette
- le skate
- le roller
Alors après la monture, il faut voir les dégaines. Certains visiblement ne souhaitent pas se départir de leur costard, mais par esprit pragmatique, consentent à enlever leurs escarpins pour vêtir des baskets. D'autres semblent trimballer leur maison sur leur dos, probablement en prévision d'un squattage sur leur lieu de travail même.
Après, il faut aussi analyser l'état d'esprit de la personne. Il y a ceux qui ont l'air de prendre du plaisir à redécouvrir Paris à bord de leur fidèle Vélib', et qui pédale le nez au vent, finalement pas mécontents de sortir des couloirs de métro. Il y a ceux que ça fait visiblement chier, qui pédalent dur ou marchent à grande enjambées pressées, un air indigné et agacé scotché au visage, scrutant les réactions des autres passants, attendant probablement un petit signe de connivence, "ah oui c'est vraiment des gros enculés ces grévistes". Il y a ceux qui s'en foutent, qui ne sont ni excédés ni contents, qui font juste ce qu'il y a à faire pour arriver à l'heure au boulot ou en cours. Et il y a enfin les autochtones, qui prennent ce trajet d'habitude, et qui sont surpris de voir ces nouveaux arrivants dans le paysage de leurs trajets quotidien. Qui s'en amusent. Qui peut-être les plaignent.
Devrais-je remercier les grévistes de nous faire ce cadeau pré-Noël ?
Faudrait pas pousser mémé dans les orties, c'est pas parce que j'ai décidé de faire avec que je cautionne ou même que je suis d'accord. J'emmerde et je trouve terriblement égoïstes les connards passéistes qui refusent l'idée même de négociation, et pour qui compromis = compromission. Je les pousserais volontiers dans le vrai monde de l'entreprise, cours d'économie de base à l'appui, données démographique comme preuve, pour leur faire comprendre l'inanité de leur attitude. Je crache à la gueule de ceux qui ne rejettent pas en bloc, mais qui attendent que le gouvernement propose une alternative. Je respecterais profondément celui qui arrivera à la table de négociation en disant : je suis pas d'accord avec votre projet, alors je vous propose une alternative. Ce mec là n'a cependant pas l'air d'exister, à part sur mon Petit Nuage.
Sur ces considérations, je m'en vais donc rejoindre le pays des rêves.
Quant au moyen de locomotion utilisés pendant cette période... vos réponses à mon quizz sont intéressantes, mais comme il reste quelques jours avant la clôture de ce sondage, je ne vais pas tuer le suspense.
Bonne grève à tous !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le mec dont tu parles, tu sais, celui qui propose une alternative... d'une certaine façon il existe et il l'a fait : c'est Bernard Thibault ! Je trouve qu'on vient de vivre un évènement historique : la CGT a quitté son habituelle posture conflictuelle pour proposer une solution pour ! Putain : il est fort Sarko... il fait même changer les syndicalistes rouges !

Vincent a dit…

En ce qui me concerne, je suis pas franchement concerné par cette grève. Mais pourtant, une autre grève m'a fait sourire : celle des étudiants.
Sur le campus 2 à Caen, toute la fac de science est bloquée ; celà a pour conséquence, entre autre, que les universitaires de ma résidence font la chouille toute la semaine. Pour moi qui dois me lever tous les matins, c'est assez décourageant....
Bande de feignants !