13 février 2007

Dur dur d’être une maman


Je m’étonne moi-même de ma capacité à raisonner comme une maman. Et je me retrouve a faire des choses que j’avais pas faites depuis longtemps, tout ca pour ma Ptite Rainette (au fait, ca s’ecrit bien comme ca ???).

Donc hier, pour son jour de rentrée, Ptite Rainette (en vrai c’est un grand echalas, mais passons) a en fait fini plus tôt, et est allée rejoindre ma Grenouille pour lui filer un coup de main.
De mon côté, voyant l’heure tourner et ayant finalement pas mal de taf pour un 1er jour, je le textote pour savoir s’il dine « à la maison » (sic...) ou au magasin. Il répond : « chez toi :-) ». J’vous avais dit que l’argument du ventre l’emportait toujours...

Et du coup, je commence à me poser plein de questions, genre « qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à manger qui lui plaise ? » « A coup sûr il a presque rien avalé aujourd’hui, ou bien que de la junk-food, il faut que je lui fasse du légume », enfin des trucs de maman quoi.

Donc en sortant du taf, je file au supermarché a la recherche de l’inspiration.

Et la, -twingo !- l’idée l(ég)umineuse me vient de faire des carottes vichy avec une sorte de fricassée de dinde curry/papryka (totale impro sur ce coup là). C’etait la 1ere fois que j’achetais de la viande ici !
Bref, je rentre, je le textote comme promis pour lui dire que je suis rentéee et qu’il peut me rejoindre.
Reponse de Ptite Rainette : « Szarlotka [NDLA : ici le prenom Charlotte existe pas, mais il existe comme en France un gâteau qui s’appelle Szarlotka et qui se prononce quasi pareil, donc ca rend la signification de mon prenom assez mignonne] je suis desole je dois encore aider la Grenouille au magasin, je serai en retard. »
Je commence donc a peler mes carottes, a les débiter en rondelles amoureusement une par une, histoire que tout soit prêt quand la Ptite Rainette arrive. De fil en aiguille, c’est 1h30 de retard qu’il a eu, mais c’était pas grave, car il avait le sourire jusqu’aux oreilles quand il est entre dans la cuisine et m’a vu aux fourneaux.
Et que moi, j’etais fière comme un pou, car il a adore ma fricassée, et qu’il a repris des carottes 3 fois !

On a profité de ce ptit moment ensemble pour causer. Il m’a dit qu’il avait rencontré une fille mignonne, il a chopé son numéro toussa toussa, et j’avais l’impression d’etre un vieux sage blasé en l’entendant parler avec autant de candeur et d’enthousiasme, alors que moi-meme je tiens exactement le même genre de discours sur ma Grenouille ! Ben ouais, 4 ans de différence d’âge, c’est rien et c’est quand même quelque chose...

Bref, sur ce il a fait la vaisselle pendant que je finissait mon apéro (ah vous voyez bien que chuis pas la fille cachée de l’abbé Pierre et de mère Teresa, il me reste pas mal de vices...), puis il a deballé ses affaires (je lui avais libéré de la place dans mes armoires et dans la salle de bain...). Et j’ai pas resisté a l’envie de lui offrir mon ptit fantôme rouge de chez Ikea qui s’allume quand on lui appuie sur la tête. Je sais, je vais le regretter toute ma vie. Mais comme ça, il aura toujours cette petite lumière au bout du tunnel.

Et ce ptit truc a fait son effet, puisque en remerciement j’ai eu droit a mon 1er calin d’apprentie-maman. Où j’ai senti ses bras me serrer fort, puis légèrement relacher leur emprise, pour resserrer encore plus fort. Où j’ai pu lui caresser et ébouriffer les cheveux, et lui dire « Ne t’inquiète pas, tout ira bien » « J’espère que oui » murmure-t-il. « Forcément que tout ira bien, puisque maintenant nous sommes avec toi, tu n’es pas tout seul ». Pas plus de commentaires par la suite, juste des regards entendus, des questions aux réponses simples.

Car ce ptit jocrisse a rien trouve de mieux que d’insinuer qu’il devrait commencer à chercher du travail. Si si, je vous jure ! « Au noir, c’est facile, tout le monde fait ca » qu’il me rétorque d’un air blasé.
« Ben oui mais Ptite Rainette, t’es encore un enfant, tu n’as pas à t’inquiéter et à t’occuper de ça, c’est pas ton boulot »
« Ben dans quelques mois je serai majeur »
« Ppppfffff arrête de dire des conneries. Tu dois étudier. »

En réalité, les choses sont encore bien incertaines. Il attend un coup de fil de ses parents, qui l’autoriseraient a revenir. « la dernière fois, ca a duré 2 semaines » il me fait.
Nom de Dieu, putain de merde, mais comment c’est possible ? Comment ? Je comprends pas... il est génial ce môme, c’est une pépite d’or ! Avec des parents pareils (c’est dur de ne pas juger dans cette situation, je suis pas objective) il aurait pu mal tourner. Et pourtant, il « vaut » bien plus que certains gosses qui ont eu de meilleurs parents. Comme quoi, certes l’éducation des parents joue un rôle. Mais la non-education pour cause d’absence, dans quelle mesure influe-t-elle sur le môme ? Je ne sais pas, je me suis pose pas mal de question, et je ne pense pas qu’il y ait de réponse.

Enfin bref, sur ce il squatte la salle de bain, et revient les cheveux ébourriffés et les joues roses en me demandant les yeux tout brillants d’excitation comme un gamin devant un un super jouet : « alors, on se le regarde ce DVD ? ». Et on reprend donc notre habitude du week-end, en attendant que mon Batracien me rejoigne.

Et effectivement, une heure plus tard, ce dernier rapplique, et contemple d’un air satisfait l’installation de Ptite Rainette chez moi. Et du coup, mon appartement se retrouve transformé en dortoir de colonie de vacances, puisque les deux compères s’entendent comme larons en foire, que ca discute et rigole à tout va. Et je suis contente de pouvoir observer leur amitié « de l’exterieur », tout autant que je le suis de voir qu’ils ne m’en excluent pas mais ont au contraire une attitude spécifique envers moi.
Bref, j’essaie désespérément de regarder mon dessin animé tandis qu’ils discutent et se marrent –et qu’en plus je dois bouger mon cul et remplir les verres, mais passons- et comme il se fait tard, on se prépare à se pieuter. On prend les paris avec Ptite Rainette sur le temps que ma Grenouille va passer dans la salle de bain, ou sur le fait de savoir s’il ronflera ou pas. Et comme des mômes, on rejoint nos lits respectifs en chahutant. Avec Ptite Rainette qui demande s’il doit mettre en marche son Discman, « au cas ou »...

Et c’est vrai que l’on a un peu sous-estime la difficulte de la chose –dormir en couple avec un pote à côté. Parce que bon, s’échanger des SMS coquins faute de pouvoir dire a voix haute nos pensées « pour pas choquer les enfants », et sous le nez de Ptite Rainette goguenarde qui est loin d’être dupe... ca va 2 minutes. Evidemment, impensable de...ahem....commencer une partie de Scrabble sous son nez. Enfin bref, on a eu droit a de beaux fous rires, et finalement, je me suis endormie comme une fleur, bercée par la respiration apaisée de Grenouille et Ptite Rainette profondement endormis.

Comme de bien entendu, le réveil a été difficile. Déjà parce que Grenouille l’a pas entendu, donc il était un peu charrette et qu’il s’amusait a nous faire chier pour qu’on se réveille. Et aussi parce que Ptite Rainette avait pas beaucoup dormi déjà la veille, j’ai donc du finalement à 6h (je commence le boulot à 9h...) me lever, lui préparer mon super café à la cannelle et des oeufs brouillés pour la faire sortir du lit, les yeux encore bouffis et un épi sur le haut du crâne. Krooooooooooooooo meugnon !
J’ai même mangé avec lui, pour donner l’exemple. Et au moins, chuis sure qu’il aura dans le ventre quelque chose qui lui tienne au corps.

Bref, a la suite de quoi, il se fait tout beau (ah les mecs jte jure... TOUS, ils se regardent TOUS dans la glace de l’entrée dès qu’ils passent devant, c’est systématique ! Bande de narcisses !). Et juste avant de partir, me fait un petit câlin et me dis « a plus tard ».

RRRrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhh. Putain j’arrive même pas a lui en vouloir de m’avoir fait lever aussi tôt. Et pourtant Dieu sait que je suis pas du matin...
Ce soir, on se l’est promis, on se couche tôt. Et on fait le ménage (il a pas le choix, il est réquisitionné pour la poussière, parce que ça j’aime pas faire). D’ici la, faut que je trouve ce que je pourrais bien lui cuisiner ce soir...

4 commentaires:

Vincent a dit…

A te lire, je me dis que j'ai de la chance de t'avoir comme soeur et pas comme maman. J'en avais déjà une qui me forçait à manger tous les matins avant d'aller à l'école ; si il m'en fallait une deuxième maintenant que j'ai pris l'habitude de vivre seul, je crois que je tirerai un peu la tronche. En fait, au début je trouverai ça mignon, mais à force, peut-être moins. Mais bon, c'est aussi le role des mamans d'être un peu chiantes parfois, et on les aime comme ça.
N'empêche que maintenant, en plus d'un beau frère, j'ai un neuveu. Ta rainette le sait qu'elle a un tonton génial ? Plus vieux que lui, majeur, qui a son permis ! Dis lui que quand je viendrai on se fera des trucs de mecs, qu'on boira de la bière devant du foot, ou un bon film de SF.

Et si il cherche du boulot, qu'il aime vraiment pas l'école, je suppose qu'en Pologne aussi le secteur du BTP recrute, tu peux l'orienter par-là.

Je t'aime ma chouchou d'amour !

Chachou a dit…

C'est pas qu'il aime pas l'ecole. C'est juste qu'il envisage que ses parents ne le "reprennent" pas, auquel cas il aura besoin de taffer.A 17 ans. Alors qu'il fait une sorte d'apprentissage d'electronique, et que vraiment il se demerde bien...
Et t'inquiete, je leur parle suffisamment de vous. Ca risque d'etre marrant vu qu'il parle pas non plus anglais (enfin si, mais pas courant).

Anonyme a dit…

Rainette, c'est bien.
Tu peux aussi écrire "raie nette", mais pas dans le même contexte.
Comment dire en référence des jeunes d'aujourd'hui ???, un exemple en télé !
Le premier c'est "la vie des animaux" et le second c'est sur Canal Plus le samedi soir

Chachou a dit…

Ppppfffff, c'est d'un gout ca... !!!