02 février 2007

"Nous"

Il y a toujours ce moment, au debut d’une relation, ou tout est nouveau, ou l’on se decouvre, ou chaque geste est empreint de timidite, de gene.
Ou l’on n’ose pas, par peur de deranger, par peur que ce que l’on decouvre nous decoive et nous arrête en plein élan amoureux pour nous ramener a la realite. Et ou on comble le manque “d’action” par des mots ordinaries, qui cachent de fait plethore de questions, et resonnent de la frustration des gestes que l’on n’a pas fait.
Ou chaque geste, mot, attitude que l’on a “ose” , justement, nous donne un sentiment de victoire, nous rassure, nous surprend, nous donne envie de savoir plus.

Et puis il y a un moment ou cela commence a venir naturellement.
Ou les mots n’ont plus besoin de combler les gestes.
Ou le silence devient eloquent.
Ou les corps commencent a se parler.
Ou les esprits se sont rencontres et commencent a s’apprivoiser.
Ou l’on ne regarde plus l’autre du coin de l’oeil (pour pas se faire reperer et paraitre ridicule), mais dans les yeux. Ces yeux qui disent “je sais que tu sais, mais ma bouche ne le dira pas. Pas encore.”
Ou l’on peut avoir des sourires communs, voire des fous rires. Parce que cette situation, cette personne…font desormais partie de votre recente experience en tant que “nous”. Parce que vous savez que desormais vous pouvez le taquiner sur telle ou telle chose sans craindre de le vexer.
Tout simplement, parce que vous avez desormais un quotidien et un passe.

Pas une routine.
Certes, dans votre quotidien, il y a des classiques, des gestes ou mots que vous repeterez tous les jours. Parce que c’est inevitable. Ceux qui pretendent fuir cette “routine” n’ont pas compris. Pas compris que c’est grace a cela que vous pouvez tisser ce “nous” fragile. Ces gens qui fuient cette routine, n’ont probablement pas assez d’imagination, d’envie, de courage (d’amour ?) pour sublimer ce quotidien. Pour faire de chaque jour certes un jour a “nous”, mais un jour different. Ou tout ce que vous avez appris sur/de l’autre vous permettra de conquerir des parcelles de lui qui vous sont inconnues. De le surprendre quant a ce qu’il semblait savoir de vous. De consolider ce que vous lui avez deja donne, car rien n’est jamais acquis.

Je sais que j’ai une vision romantique, de midinette de l’amour, que je manque peut-etre d’experience, toussa toussa.
N’empeche que j’ai deja aime. J’aime encore. Et je veux aimer toute ma vie. J’en ai besoin, je crois que je ne peux pas vivre si je n’aime pas. Cela rythme ma vie.

Et pour moi, l’amour c’est un combat de tous les jours. Ca demande un grain de folie, de l’imagination, de la perseverance, une capacite d’ecoute, de remise en question de soi, du recul, de l’objectivite mais aussi de la passion. Tout plein de sentiments contradictoires et complementaires, savamment doses, jamais parfaitement. En tous cas, jamais de tiedeur. L’amour, c’est des bruits d’assiette brisee ou bien de ressorts de lits qui grincent. Jamais le silence pesant.
Je ne veux pas de ca.
Je prefere provoquer une dispute plutot que de subir l’indifference, meme bienveillante, de mon conjoint.
Je veux, des le matin, le conquerir comme si la bombasse blonde de l’autre jour allait lui mettre le grappin dessus. Le faire douter pour me faire desirer, et reciproquement. Je veux tout : la passion, la violence, la tendresse, la haine, les pleurs, les cris de jouissance. TOUT. Et je me battrai pour ca (Xena la Guerriere, mode ON).

Le vrai amour, il fait mal autant qu’il fait du bien. Pour moi, ya qu’a ca que l’on peut le reconnaitre. Il vous plonge dans les marasmes du doute et du manque, tout comme il vous fait planer sur votre Petit Nuage. Mais meme quand vous planez, vous savez que vous vous peterez la gueule a un moment. Et vous vous en foutez. Sans ca, ce ne serait pas de l’amour. Alors vous vous battez quand meme.
Mais pour ca, il ne faut pas avoir peur.
La peur d’etre seul, celibataire, de ne plus aimer ou etre aime.
Cette peur bloque tout, vous empeche d’etre conquerant.

De se mettre en position de faiblesse en se devoilant, et ce sans attendre quoi que ce soit en retour, meme si ca fait mal.

Je crois que d’avoir perdu un amour, mon 1er vrai amour “construit”, et la periode de celibat qui s’en est suivi, m’ont permis de me rendre compte que mieux valait etre seule que mal accompagnee. Et que d’etre en compagnie de moi-meme c’etait plutot cool.
Sans cette serenite, cette “pax romana” conclue avec moi-meme, je n’en serais pas la avec mon Batracien.
Je l’aurais rencontre, demande son numero, toussa toussa.
Mais je n’aurais pas eu envie, comme aujourd’hui, de croire ce que me disent ses yeux, ses mains. De me mettre en danger tout en sachant que je commettrai des erreurs, et que je me vautrerai. Je n’aurais pas eu le courage, et nous aurions eu une relation mediocre et frustrante, pleine de non-dits, de questions qui restent en suspend a force d’avoir peur d’entendre cette reponse. Peur, peur, peur.

Je te pisse a la raie (Deray, Odile Deray), salete de peur a la con ! Tu m’auras pas cette fois ! C’est trop tard ! Car maintenant, avec ma Grenouille, nous sommes un “nous”, un vrai, et qu’on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce nous franchisse cette serie de montagnes russes.

Cela va faire officiellement 2 mois ce dimanche que nous nous sommes physiquement rencontres. Mais ce n’est pas ce “timing” qui me fait affirmer que nous sommes un “nous”.
Ce sont des mots, tout simples, recus par texto.
Il est rentre chez lui hier. Comme d’habitude (ce qui ne veut pas dire que je n’y prete pas une attention toute nouvelle a chaque fois), je m’enquiert par SMS de ce qu’il fait.

“Je vais prendre un bon bain chaud et alle me coucher, je suis creve. Tu es une fille geniale.”

Moi : „OK, profite bien de ton bain. Mais pourquoi tu dis que je suis geniale ? J’ai fait quelque chose de genial aujourd’hui ?“

Ma Grenouille : „Tu l’es, tout simplement.“

Voila, ca m’a donne envie de chialer, le palpitant a 2000 a l’heure, l’envie de courir le rejoindre chez lui et de le serrer fort dans mes bras (bon je l’ai pas fait, faut pas deconner, 30 km en courant, surtout par ce temps… suis pas maso). Mais pas l’envie de le contredire ou de chercher la ptite bete, pour me rassurer/proteger, comme c’aurait ete le cas il y a encore quelques semaines de ca. Et je sais que sans ce “quotidien”, cette “routine”, ca n’aurait pas ete possible.

Et meme s’il ne dit pas clairement “je t’aime”, et ben, sa declaration m’a fait tout autant d’effet.

6 commentaires:

Admin a dit…

"hmmm, ce bon bain m'a fait du bien!"

Anonyme a dit…

Waow. Waow. No comment!

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Vincent a dit…

J'ai hate de le rencontrer pour enfin lui donner l'abrobation officielle de sa belle famille. Je vais commencer à regarder si des bus font la liaison Caen-Wroclaw pour venir vous voir... Il a intéret de se faire beau pour me faire bonne impression.
D'ailleurs, il parle un peu anglais ou pas ? Sinon ça va être dur de lui donner mon aprobation.

Anonyme a dit…

Pour une fois çà m'la coupe (enfin je veux dire j'ai rien a ajouter !)

Ah si : je t'aime mon Chachou ..................................................................................................................................................................................................................................

Anonyme a dit…

t'as vraiment le chic pour foutre les larmes aux yeux a n'importe qui toi !
pour ma part, ca me fait pleurer de joie pour toi.. enfin pour vous !!!!!
ET je t'aime moi aussi !!!

Chachou a dit…

Ma parole vous avez des coeurs d'artichaud ou quoi !
Et pour vincent : évidemment que non, il parle pas un mot d'anglais, sinon ça serait pas drôle !
Aller, essuyez donc vos larmes car la suite de mes aventures vaut le détour !

J'vous z'aime !