29 janvier 2007

Keskicepassedansmaviedepuisle18janvier, 1 : le boulot

Bon les Gens, à la demande générale de quelques personnes qui semblent être en manque de babillages et autres futilités et ce à cause de mon absence de ces derniers jours sur mon bloug, je profite de ce week-end pour m’extraire –péniblement- de sous ma couette et vous faire l’offrande de récits de quelques instants de ma vie si passionnante, et ce par index thematique, paske ouais, chuis une fille super organisee.


Déjà, je tiens à préciser que j’ai une méga excuse pour ne pas avoir posté : j’ai eu ma « promo » au service de l’audit interne, avec en cadeau bonux son pendant : un max de taf. J’ai été chargée, comme ça, pouf, de faire une présentation power point exhaustive sur la bancassurance. J’en suis a 45 slides, pas encore fini… Mais attention hein, taf de la plus haute importance : je manie des rapports avec écrit dessus en rouge encadré « confidentiel », ça rigole plus, Chachou atteint les hautes sphères de la finance polonaise…
D’ailleurs, en parlant de haute sphère, je ne résiste pas au plaisir de vous narrer l’anecdote suivante, dont je ne sais d’ailleurs toujours pas quoi penser.

La scène se passe donc la semaine dernière, à mon bureau. Bénédicte, la fille des RH qui s’occupe notamment de mon permis de travail (que j’ai d’ailleurs reçu vendredi…. Après 6 mois de tractations…no comment), complètement en panique : « Chachou, viens vite, ya Valéry Duschmol qui veut absolument te voir ! »
Moi : « Euh … c’est qui ce Monsieur Duschmol ? »
Elle : « Le vice-président du management ! »
Moi : « -gloups-…. Mais qu’est-ce qu’il me veut ? »
Elle : « Je sais pas, mais viens vite ! »

Je remets donc ma veste et essaie de prendre un air totalement decontracté. On arrive au management, un Monsieur me dit bonjour, et me propose en me tutoyant de m’asseoir. Il ferme la porte derriere lui, et s’asseoit a mes cotes a la table d’invités, comme si j’étais un bon pote.

Il commence son speech, m’explique qu’il n’a appris ma présence à la Lukas que la veille, qu’il était désolé que l’on ne me donne pas assez de boulot au marketing, que j’aurais du aller le voir bien avant (ben en même temps je le connaissais pas et je vois pas sous quel prétexte je serais allée le voir…). Et là, avec une simple question, il en vient finalement au cœur du sujet : « alors comme ça, vous faîtes Sciences-Po ? ».

Et ben oui cocotte, si tu doutais encore de la longueur des tentacules de la pieuvre Sc-Po, te voilà le nez face à la puissance de la Secte… Donc il m’explique que si j’ai besoin de faire un autre stage, voire de trouver du taf, j’ai qu’a le contacter. Je lui explique poliment que, même si j’ai envie de revenir en Pologne pour bosser, mon domaine ne serait pas la banque… Ce à quoi il rétorque « Dommage, ya du fric à se faire ».
Sic….

Oui, mais il y a des rêves qui ne s’achètent pas !
Bref, sur ces entrefaites, je lui annonce que je n’hésiterai pas, tout en rajoutant que Sc Po est décidément une grande famille… Il ne relève pas –ou fait semblant-, et après une poignée de main, nous nous quittons.

Je sais que je suis naïve, mais le principe d’avoir droit a plus d’égards que d’autres sur le simple prétexte que sur mon CV il est écrit « Sciences Po » me gêne un peu… J’aime savoir que je mérite ce que l’on me donne… Certes, comme dirait ma Môman, si je suis en 3eA c’est ptêt aussi que je suis pas une totale brêle. Certes. Mais en attendant, je n’ai pas –ou si peu- d’expérience pro ; et les savoirs acquis à Sciences Po ne me servent pas dans mon boulot. Seules les méthodes, l’endurance, la capacité d’adaptation, de bosser vite me servent.
Bref, j’ai eu l’impression d’entrer dans un nouveau monde à ce moment là. Enfin plutôt, j’ai pris conscience du fait que de par mes études, j’étais déjà dans ce monde étrange dans lequel je me sens pas trop à l’aise. J’ai déjà mis du temps à accepter ce que je suis –et encore, c’est pas fini-, c’est pas pour essayer maintenant de me faire passer pour quelqu’un que je ne suis pas !
Enfin heureusement, pour l’instant, je ne me trouve pas confrontée vraiment à de tels dilemmes.
Je ne veux pas cependant cracher dans la soupe et faire ma pseudo-rebelle qui lutte contre ce système pourri quoi. Je suis juste lucide pour dire que ce en quoi Sciences Po pourra m’aider dans mon avenir professionnel, c’est de m’apporter des contacts. Après, certes, ce sera à moi de faire le taf, de montrer que je le vaux. Mais, honnêtement, j’irais pas dire que c’est tout ce savoir que l’on ingurgite et dont on nous gave qui me servira. C’est un passage obligé pour accéder au diplôme, et au fameux annuaire des Anciens de Sciences Po. Faut pas se leurrer, ni trouver ça dégueu et injuste. J’essaierai juste d’avoir l’honnêteté, intellectuelle et morale, de faire mes preuves en dehors de mon « label » Sciences Po. Si c’est le meilleur moyen de réaliser mon rêve professionnel, alors je suis preneuse. Tant que je peux me regarder dans une glace après…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et oui, ta conclusion me va bien !
Tu pourrais aussi te plaindre d'être née en France, blanche, dans une famille aimante et aisée, mignonne et intelligente plutôt qu'à Rio, dans un Favellas, aînée de 18 frères et soeurs, obligée de faire le trottoir pour leur payer les doses de tes parents et pire que tout contrainte de faire 2 km aller et retour pour aller chercher de l'eau potable ou presque !
Et encore que là, t'as rien fait pour çà ... Alors que Sciences-Po tu n'y est pas arrivée par hasard !
Alors prends ce tu as et sers t'en, non pas pour essayer vainement d'être pardonnée des moins dotés que toi, mais pour faire en sortes qu'autour de toi le monde soit meilleur.
Jules Renard disait "l'argent ne fait pas le bonheur ? Alors rends le !"
Tu élargis l'argent à la Francitude, la blancheur, la famille aimante, la beautitude et l'intelligence, et plutôt que de les rendre, fais en profiter ceux que tu aimes
C'est aussi à çà que peux servir une carte de visite
Et c'est pas la carte de visite qui fais le pourri, c'est la façon dont tu l'utilisera ... de la même façon que c'est pas le marteau qui fait le tapeur sur la tête du clou ou le fracasseur de crâne.

JTM

Vincent a dit…

C'est bizarre que tu dises ça.
Sur le coup, ça me rappelle le jours où j'ai appris que tu avais été admise à Sc-Po. Ce jour là je me suis dis dans ma tête : "tu peux arréter de t'inquiéter pour ta soeur". Et c'est vrai que quoi qu'on en dise, ça ouvre des portes. Mais je suis sur que tu ne pousseras que les bonnes portes.

Anonyme a dit…

La seule réflexion intelligente qui me vient (et pourtant dieu sait que j'en suis bourré, d'intelligence)c'est: Tu m'explique le "sic" qui précède le "dommage ya du fric à se faire"?
Il m'a l'air fort sympathique et plein de bon sens ce vice-président du management !

Chachou a dit…

t'as beau etre mon frere, parfois, je ne peux m'empecher de penser que tu es un ignoble nain corrompu au capitalisme...